EN BREF – Le maire de Grenoble Éric Piolle a officialisé mardi 4 août la démission du conseiller municipal Sadok Bouzaïene, adjoint aux Sports de 2014 à 2020. Si d’aucuns voit dans ce départ discret la preuve d’un désaccord politique, le principal intéressé n’entend pas donner du grain à moudre à ces opposants de la majorité.
Première démission au sein de la nouvelle majorité municipale de Grenoble. Sadok Bouzaïene a quitté ses fonctions de conseiller municipal le mardi 4 août 2020. Il est automatiquement remplacé par Djamel Wazizi, qui figurait en 47e position sur la liste Grenoble en commun. Suite à son score de 53,14 % des suffrages au soir du 28 juin 2020, la majorité grenobloise dispose en effet de 46 sièges au conseil municipal.
Les causes de ce départ ? Des « raisons personnelles », explique la Ville. Le principal intéressé confirme : « Ce sont des raisons personnelles et familiales ». Le Covid-19 n’y est pas pour rien, ajoute-t-il. « Avec tout ce qui se passe, à mon âge, j’ai réfléchi : je ne peux pas continuer. Ma façon de faire de la politique, c’est d’être avec les autres, avec les citoyens en premier », explique l’ancien libraire, aujourd’hui âgé de 70 ans.
« Aucune divergence avec le maire de Grenoble » assure Sadok Bouzaïene
Toujours à l’affût, les rédacteurs de Grenoble le changement avaient remarqué la disparition de Sadok Bouzaïene de l’organigramme de la Ville bien avant le communiqué officiel annonçant sa démission. Et le site pro-Carignon d’accuser tout de go Éric Piolle de « cacher » le départ de son conseiller municipal. Tout en suggérant que la position de l’ancien élu sur le burqini pourrait être à l’origine de ce départ.
Alors adjoint au Sport de la Ville de Grenoble, Sadok Bouzaïene n’avait, il est vrai, pas hésité (par exemple sur France Bleu) à assimiler le burqini à « l’Islam politique ». Une position bien plus tranchée que celle du maire de Grenoble ou de nouveaux élus de la liste Grenoble en commun. À commencer par Céline Deslattes. Le planning familial de l’Isère, dont elle est présidente, avait en effet pris fait et cause pour les revendications des nageuses en burqini.
La théorie fait rire Sadok Bouzaïene. « Si ça vient d’Alain Carignon, j’en suis fier. Il n’est pas à une bêtise près ! », ironise-t-il. « Le burqini, pour moi, c’est une histoire de 2019. J’ai dit ce que j’avais à dire. Je n’en ai pas reparlé depuis avec Éric Piolle », affirme encore l’ancien adjoint. Qui insiste sur l’absence de divergences politiques entre lui et le maire de Grenoble. « Sinon, je n’aurais pas été sur sa liste ! », assure-t-il.
« Je suis bien investi dans la solidarité active »
Éric Piolle, de son côté, rend hommage à son ancien adjoint aux Sports sur le mandat 2014 – 2020. « Au plus près des associations, des clubs et des sportives et sportifs du territoire, Sadok Bouzaïene a pu mettre en œuvre une politique sportive ambitieuse, transparente et ouverte au plus grand nombre », écrit le maire de Grenoble. Avant de citer des temps forts, comme la célébration des 50 ans des JO, ou l’accueil de la Coupe du monde de football féminin.
Aujourd’hui en vacances, Sadok Bouzaïene manifeste quant à lui son désir de continuer à s’impliquer dans la vie publique.« Je suis bien investi dans la solidarité active et dans plusieurs associations. Je pense que j’aurai beaucoup de travail avec la solidarité en ce moment, les migrants ou la situation des sans-abri. » Quid du burqini ? « Si cette question revient, j’aurai à dire la même chose », assume-t-il. Fidèle à sa réputation de franc-parleur.