FIL INFO — Si la députée de l’Isère explique soutenir « sans relâche » et « inconditionnellement » la culture et la liberté artistique, elle n’en appelle pas moins à la « responsabilité politique et sociétale » des artistes. En cause ? La dernière fresque de Goin sur un mur de Grenoble, représentant un policier américain coiffé d’une cagoule du Ku Klux Klan.
La « responsabilité politique de l’artiste ». Tel est le thème du dernier communiqué d’Émilie Chalas. La députée de l’Isère et candidate aux municipales de Grenoble fait référence à une fresque réalisée par Goin sur un mur de Grenoble, dans le cadre du Street Art Festival. Pour dénoncer les violences policières aux États-Unis, l’artiste a représenté un policier revêtu d’une cagoule du Ku Klux Klan. Une œuvre intitulée KKKops*.
L’uniforme du policier étant clairement américain, la fresque n’a pas suscité la même polémique que L’État matraquant la liberté, réalisée en 2016 par le même Goin.
Émilie Chalas n’en appelle pas moins « à la vigilance ». « Il ne peut pas y avoir d’amalgame entre la police américaine et la police française », juge la parlementaire. Avant d’ajouter : « La Nation française a besoin de cohésion et de se souvenir que ses fonctionnaires sont présents pour la protéger au quotidien. »
Un soutien « inconditionnel » à la liberté artistique… ou presque
Émilie Chalas cite ainsi, dans un même ensemble, les personnels hospitaliers applaudis aux fenêtres durant la crise sanitaire, le colonel Beltrame mort durant une prise d’otage en 2018, les soldats décédés dans les opérations extérieures de la France et les forces de police mobilisées durant les attentats de 2015. « La France vit également à travers ces héros qui défendent nos valeurs et notre bien commun : la République », insiste l’élue.
En 2016, la fresque de Goin intitulée L’État matraquant la liberté avait suscité la polémique. © Alexandra Moullec – Place Gre’net
Et si Émilie Chalas affirme vouloir défendre « sans relâche » la culture, elle n’en pose pas moins un « mais ». « L’expression artistique porte aussi en elle une responsabilité politique et sociétale », écrit l’élue. Qui juge de son devoir « d’alerter lorsque la liberté d’expression risque de conduire à jeter l’opprobre sur une catégorie de la population française ». En somme, un soutien « inconditionnel » à la liberté artistique… avec quelques réserves.
Florent Mathieu
* Soit un assemblage entre le sigle KKK pour Ku Klux Klan, et le mot « cops » (« flics »).