FOCUS – Place au vote ! La Ville de Grenoble vient de donner le coup d’envoi du scrutin d’où émergeront les projets lauréats de la 5e édition du budget participatif. Les Grenoblois sont invités à choisir jusqu’au 5 octobre leurs cinq projets préférés parmi les vingt-et-un restant en lice. Pour cette dernière édition du mandat, la Ville a légèrement modifié les modalités du vote afin qu’un maximum de personnes puissent y participer.
Anne, Olivier, David, Manon et Hélène, membres du collectif Un pas vers l’eau dont le projet est sorti lauréat du vote au budget participatif 2017, affichent une mine réjouie. Et pour cause, deux ans après sa genèse, la Ville de Grenoble inaugurait, ce jeudi 5 septembre, la concrétisation de leur idée de reconquête de la partie basse du quai Perrière, à travers notamment l’installation de bancs au bord de l’eau.
L’occasion pour la municipalité de donner le coup d’envoi du processus de vote de la 5e édition du budget participatif de Grenoble, en l’occurrence le dernier du mandat. Durant un mois, jusqu’au 5 octobre, les Grenoblois de plus de 16 ans* vont ainsi pouvoir voter pour leurs cinq projets préférés.
Il n’auront d’ailleurs que l’embarras du choix parmi les vingt-et-un encore en lice (voir encadré) pour une réalisation prévue en 2020. De fait, l’éclectisme est de mise, avec des projets touchant à tous les domaines. Solidarité, nature en ville, loisir et détente, culture, enfance et jeunesse, sport… De quoi « favoriser l’initiative citoyenne et illustrer l’attachement des Grenoblois à prendre part à l’amélioration de leur ville », se félicite la municipalité.
Faire connaître le vote du budget participatif à un maximum de personnes
Période pré-électorale oblige, Pascal Clouaire, l’adjoint à la démocratie locale, reste factuel et pèse ses mots. « Nous avons légèrement changé** les modalités de vote, avec une période qui s’étale du 7 septembre au 5 octobre pour voter en ligne et la dernière semaine en présentiel », explique-t-il.
« Nous portons une attention particulière à ce qu’on appelle “l’aller vers” », poursuit l’élu. Comprenez le fait d’avoir dans différents points de la ville des bureaux de vote mobiles, notamment sur des triporteurs, qui tournent et vont à la rencontre des gens. L’idée ? « Faire connaître le vote du budget participatif partout dans Grenoble et y faire participer le maximum de personnes. »
Comme autre changement, « il n’y a plus de catégories “petits” et “gros” projets », indique la Ville. Ainsi précise-t-elle, « les projets lauréats seront désignés en fonction de leur classement au vote et dans la limite de l’enveloppe maximale de 800 000 euros ». Tous les projets lauréats font ensuite l’objet d’un suivi de la part de la Ville qui publie leur état d’avancement.
Se réapproprier la rivière et ses berges grâce aux budgets participatifs
Pour Éric Piolle, le maire de Grenoble, le projet « Un pas vers l’eau » illustre bien la façon dont des citoyens peuvent contribuer à améliorer leur quotidien grâce aux budgets participatifs. « Il y a vraiment là, un processus coopératif entre l’expertise technique, juridique, et une expertise citoyenne qui viennent se croiser pour porter un très beau projet », souligne-t-il.
« L’idée nous est venue au cours d’un apéro entre amis, témoigne Manon Cozon, membre du collectif. Nous sommes tous du quartier Saint-Laurent et nous avions l’envie de le développer encore plus. Nous sommes ravis que cette idée ait pu se concrétiser. »
Pour autant, de l’idée au projet, il restait du chemin à parcourir. « Nous avons beaucoup observé les pratiques et les usages qu’avaient déjà les gens avant d’imaginer toute cette installation. Nous avons simplement formalisé un usage préexistant », explique-t-elle modestement.
Pour Éric Piolle, ce projet amorce un juste retour des choses. « Grenoble s’est peu à peu détournée de sa rivière. Aujourd’hui, ce que nous vivons c’est une convergence d’énergies et d’envies pour se réapproprier ses berges ». Le maire en veut pour preuve différents projets autour de la rivière, tels « Un pas vers l’eau » ou « Glisses au fil de l’eau ». Une réappropriation urbaine des rivières qui se matérialise, comme à Bordeaux ou Nantes, grâce aux budgets participatifs, se félicite-t-il.
Joël Kermabon
- * Il est indispensable de se munir d’une pièce d’identité pour pouvoir voter !
** Pour bien prendre la mesure des obligations faites aux élus, si Pascal Clouaire avait utilisé le mot “amélioré”, il n’aurait plus été dans les clous. Les règles pré-électorales lui imposent en effet de rester neutre et strictement informatif.
Trente projets retenus au forum des idées, vingt-et-un soumis aux votes
Si, à l’issue du forum des idées, trente projets sur cent-huit déposés restaient candidats au vote, sept d’entre eux sont ensuite passés à la trappe.
En cause ? Des renoncements en cours de route, des projets déjà investis par la Ville ou la Métropole. Mais aussi des frais de fonctionnement supérieurs à 5 % des investissements pour trois autres projets.
Sans oublier « Les jardins de l’Abbé », l’idée de jardin collectif recalée par la municipalité, au grand dam des porteurs du projet. Après le dépôt d’un référé-suspension, le tribunal administratif a sifflé la fin du match en refusant de suspendre la décision communale.