FOCUS – La Ville de Grenoble salue la deuxième phase d’installation de son mobilier urbain Vox : des panneaux d’affichage nanti d’un porte-voix à rayures iconique, imaginés et conçus suite au non-renouvellement du contrat qui unissait la ville à JCDecaux. Et, derrière, une « vision politique » de la communication et de l’affichage que la municipalité espère exporter sur l’ensemble du territoire de la Métro.
« Respecter la liberté de réception du citoyen et de la citoyenne à l’égard de l’information disponible dans l’espace public ». Ainsi s’exprime Lucille Lheureux à l’occasion de la deuxième phase de pose du mobilier urbain grenoblois « Vox ». Vendredi 30 août, place Hubert-Dubedout, l’adjointe aux Espaces publics de la Ville de Grenoble vante une nouvelle fois un dispositif « efficace » et « unique », aux côtés d’Antoine Back, conseiller municipal délégué au secteur 2.
La « liberté de réception » ? C’est bien le point central pour Lucille Lheureux, qui rappelle que le nouveau mobilier urbain a été conçu suite à la décision de la Ville de ne pas renouveler son contrat avec JCDecaux. Pas question d’écraser le riverain de messages, affirme l’élue. « Avec JCDecaux, le plus petit format qui existe c’est deux mètres carrés carrés d’affiche. Ici, le plus grand, c’est un mètre carré ! », compare-t-elle.
Dernière phase d’installation après les municipales de 2020
La place Hubert-Dubedout n’est pas le seul lieu d’implantation de ces panneaux grands formats : un autre doit ainsi prendre place devant la MJC Anatole-France. Et une version plus “light”, avec deux panneaux au lieu de quatre, doit être installée courant septembre sur neuf autres secteurs de la commune. La dernière phase, la pose de cinq modèles Vox de plus petite taille encore, est pour sa part reportée après les municipales de mars 2020.
Si le porte-voix qui figure au sommet des panneaux Vox est avant tout symbolique, celui-ci devrait par ailleurs être bel et bien utilisable pour les mobiliers à hauteur d’enfant. Une manière, explique Lucille Lheureux, de porter autant « la voix des citoyens que la voix de l’institution ». L’objet sera-t-il réellement utilisé de la sorte par les habitants ? L’élue l’espère. « C’est un objet qui permet de crier son message, une manière de dire que l’on peut se parler », ajoute-t-elle.
À qui s’adresse ce nouveau mobilier ? Aux institutions, en premier lieu, pour annoncer des événements ou porter les communications officielles. Ainsi qu’aux associations et structures sportives et culturelles de large diffusion, comme l’Aviron grenoblois ou le Musée de Grenoble. « Quand on est à l’échelle d’un quartier ou d’une rue, c’est l’affichage libre qui reste le plus opportun », estime l’adjointe.
Une « vision politique » qui s’exporte à la Métro
Pour Antoine Back, le fait de replacer l’affichage d’informations dans le giron municipal n’a rien d’anodin. « Il y a une vision politique, que la communication institutionnelle et associative ne soit pas laissée à une entreprise privée qui définit le format, la fréquence, l’implantation… On a vraiment une pleine maîtrise sur ces choses-là ». Une « vision politique » que la Ville de Grenoble semble vouloir insuffler à l’ensemble du territoire de la Métro.
La volonté est bien là : Lucille Lheureux fait ainsi savoir que le mobilier Vox, bien qu’initialement spécifique à Grenoble, est libre de droit pour l’ensemble des communes de Grenoble-Alpes Métropole. Une manière de les inviter, sinon de les inciter, à suivre la direction grenobloise en installant à leur tour des panneaux d’affichage plus légers sur leur sol… et nanti eux aussi du porte-voix à rayures iconique.
« En parallèle, il y a tout un travail sur le règlement local de publicité intercommunal, avec les mêmes objectifs de réduction des formats », note Lucille Lheureux. La Métro a en effet adopté à la quasi-unanimité une interdiction des publicités de plus de 4 m2 sur son territoire. Un rappel du poids de Grenoble sur les décisions de la Métro ? « On s’assure que, réglementairement, tout le monde aille dans le même sens », souligne en tout cas l’adjointe de Grenoble.