Conférence de presse premier bilan Coupe du monde féminine - stade des Alpes 4 juillet 2019. © Laurent Genin

Taux de rem­plis­sage du stade des Alpes et des hôtels, image… la métro­pole gre­no­bloise a tiré pro­fit de la Coupe du monde

Taux de rem­plis­sage du stade des Alpes et des hôtels, image… la métro­pole gre­no­bloise a tiré pro­fit de la Coupe du monde

FOCUS – Élus métro­po­li­tains et pro­fes­sion­nels de l’hôtellerie et du com­merce viennent de dres­ser un pre­mier bilan très posi­tif de l’accueil de la Coupe du monde fémi­nine de foot­ball à Grenoble. L’engouement a été au ren­dez-vous au stade des Alpes avec le meilleur taux de rem­plis­sage pour les matchs du pre­mier tour. Certains sec­teurs de l’économie, comme l’hôtellerie, ont été dopés par l’événement. Sans comp­ter la valo­ri­sa­tion de l’image du territoire.

Le dénoue­ment est proche pour la Coupe du monde fémi­nine de foot­ball, alors que les États-Unis, tenantes du titre, affrontent les Pays-Bas en finale à Lyon ce dimanche 7 juillet. Dans la métro­pole de Grenoble, l’événement est ter­miné depuis le 22 juin et le hui­tième de finale entre l’Allemagne et le Cameroun (3−0). L’occasion de dres­ser un pre­mier bilan de ce Mondial fémi­nin pour le territoire.

Plus de 80 000 spec­ta­teurs au stade des Alpes

Avec un taux de rem­plis­sage de 89 %, l’enceinte gre­no­bloise, qui a accueilli cinq matchs, se place dans le top 3 des neuf villes hôtes de la com­pé­ti­tion. Et même en tête si on ne tient compte que des matchs du pre­mier tour.

Au total, 80 421 spec­ta­teurs ont pris place au stade des Alpes, dont 12 000 étran­gers. Ces der­niers ont dopé la fré­quen­ta­tion de l’Office de tou­risme de Grenoble, en hausse de 16 % par rap­port à l’an der­nier. Les visi­teurs les plus nom­breux ? Les Australiens et les Allemands.

Le premier match du Mondial féminin au stade des Alpes, Brésil-Jamaïque. © Laurent Genin

Le pre­mier match du Mondial fémi­nin au stade des Alpes, Brésil-Jamaïque. © Laurent Genin

Au niveau de l’image et de la visi­bi­lité, ce Mondial fut « un évé­ne­ment extra­or­di­naire pour l’exposition de notre ter­ri­toire, s’est féli­cité Christophe Ferrari. On n’a peut-être jamais autant parlé de Grenoble de manière si posi­tive. C’est extrê­me­ment impor­tant. Les images de notre stade au milieu des Alpes a fait un buzz très fort. On prend le tour­nis quand on sait le nombre de télé­spec­ta­teurs au Brésil [20 mil­lions, ndlr] qui ont regardé le match contre la Jamaïque.

Et le pré­sident de Grenoble Alpes Métropole de se féli­ci­ter d’a­voir pu mon­trer les mon­tagnes. « C’est la plus grande des fier­tés avec notre sens de l’accueil, sans aucun inci­dent majeur à déplorer », a t‑il sou­li­gné. Les acteurs du ter­ri­toire ont éga­le­ment noté la bonne ambiance et le côté fes­tif qui ont régné lors de cet événement.

Ophélie David était la marraine locale de la Coupe du monde féminine de football. © Samuel Ravier

Ophélie David était la mar­raine locale de la Coupe du monde fémi­nine de foot­ball. © Samuel Ravier

Autre constat : la per­cep­tion du foot­ball fémi­nin, et plus géné­ra­le­ment du sport fémi­nin, a évo­lué posi­ti­ve­ment grâce à cette Coupe du monde.

L’ancienne cham­pionne isé­roise de ski­cross Ophélie David, mar­raine de la com­pé­ti­tion, est même allée plus loin, tenant un dis­cours fort. « Je ne suis pas spé­cia­le­ment fémi­niste mais j’ai envie de dire que cela fait du bien de voir des femmes épa­nouies, fortes, fières, joueuses et enga­gées être consi­dé­rées, trai­tées nor­ma­le­ment en fait. Au-delà du sport, cela ins­pire toute une popu­la­tion. Je pense que cela va aider cer­taines femmes à rele­ver la tête, à se recons­truire et nous aider tous à vivre peut-être mieux encore ensemble. Hommes et femmes, nous sommes com­plé­men­taires. Quand l’une des deux par­ties est un peu ban­cale, c’est l’ensemble de la société qui l’est. Un évé­ne­ment comme celui-là redonne toute la dimen­sion aux femmes et sera salu­taire pour nous tous dans l’avenir. »

Des hôtels occu­pés jusqu’à 85 % durant la compétition

Pour le ter­ri­toire métro­po­li­tain, ce Mondial fémi­nin a eu des retom­bées directes même s’« il est peu tôt aujourd’hui pour en tirer des sta­tis­tiques sur les impacts éco­no­miques et tou­ris­tiques », a expli­qué Marie-José Salat, vice-pré­si­dente de la Métropole char­gée notam­ment du tou­risme. Une étude d’impact, dont les résul­tats seront connus en décembre, per­met­tra d’y voir plus clair. Malgré tout, des ten­dances se dégagent.

Danièle Chavant, présidente de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de l’Isère. © Laurent Genin

Danièle Chavant, pré­si­dente de l’Umih38. © Laurent Genin

Des sec­teurs comme l’hôtellerie ont ainsi clai­re­ment pro­fité de la Coupe du monde. Pour preuve, le taux d’occupation des hôtels a été estimé entre 80 et 85 % durant la com­pé­ti­tion, contre 50 % habi­tuel­le­ment à cette période.

« Cet évé­ne­ment a pu réins­crire un peu Grenoble au tableau des grandes belles villes de France, s’est réjouie Danièle Chavant, pré­si­dente de l’Union des métiers et des indus­tries de l’hôtellerie de l’Isère (Umih 38). Avec des pics à 85 % en juin, tout d’un coup les hôte­liers ont dit :C’est vrai que c’est ça aussi le métier d’hôtelier : un taux de rem­plis­sage normal” »

Mais aussi des tarifs à la hau­teur, sans exa­gé­ra­tion selon la pré­si­dente. « Ils ont pu à nou­veau pra­ti­quer leurs tarifs nor­maux parce qu’on est aussi la ville de France où le coût moyen de l’hôtellerie est le plus faible. Tout cela a redonné une fierté à cette pro­fes­sion. »

Les bars ont aussi béné­fi­cié du Mondial, notam­ment lors des retrans­mis­sions de matchs. Du côté des com­mer­çants, Christian Hoffmann, pré­sident de l’association gre­no­bloise Label Ville, dresse éga­le­ment un bilan posi­tif : « La pre­mière des retom­bées, c’est que nous avons oublié les tra­vaux pen­dant un mois, a t‑il lancé à l’a­dresse de Christophe Ferrari.

« Et il y a eu une vraie image posi­tive de la Ville. Tous les com­mer­çants ont joué le jeu et ont été d’accord là-des­sus. Il s’est passé quelque chose de posi­tif à Grenoble, qui va res­ter en héri­tage, qu’il va fal­loir cer­tai­ne­ment renou­ve­ler sur d’autres mani­fes­ta­tions, spor­tives notam­ment. » C’est en tout cas la volonté affi­chée par Christophe Ferrari et Yannick Belle, vice-pré­sident de la Métropole délé­gué au sport.

« Notre ter­ri­toire est de retour »

« Depuis les Jeux olym­piques de 1968, c’était assez calme en termes d’accueil d’événements spor­tifs d’envergure inter­na­tio­nale, en dehors de la Coupe Davis [en ten­nis, ndlr] en 1982. Notre ter­ri­toire est de retour, a sou­li­gné Yannick Belle. Ce Mondial fémi­nin a été une très belle mani­fes­ta­tion mais ce n’est pas une fin en soi. C’est le début de quelque chose pour notre ter­ri­toire. »

Un premier bilan du Mondial féminin a été effectué au stade des Alpes jeudi 4 juillet 2019. Les vice-présidents de la Métropole Yannick Belle et Marie-José Salat encadrent le président Christophe Ferrari. © Laurent Genin

Un pre­mier bilan du Mondial fémi­nin a été effec­tué au stade des Alpes jeudi 4 juillet 2019. Les vice-pré­si­dents de la Métropole Yannick Belle et Marie-José Salat encadrent le pré­sident Christophe Ferrari. © Laurent Genin

S’il sera impos­sible de satis­faire les hôte­liers qui sou­hai­te­raient qu’il y ait « un évé­ne­ment comme la Coupe du monde deux ou trois par an » pour ainsi « pou­voir recom­men­cer à vivre », a rap­porté Danièle Chavant de l’Umih 38, Yannick Belle a d’ores et déjà annoncé un autre évé­ne­ment posi­tif. En l’oc­cur­rence, que le stade des Alpes accueille­rait fin jan­vier-début février 2020 le match de rugby France-Angleterre comp­tant pour le Tournoi des Six Nations des moins de vingt ans masculins.

« Et, a‑t-il conclu, nous sommes en train de regar­der quelles com­pé­tions, notam­ment fémi­nines, nous pour­rions accueillir dans les pro­chains mois et les pro­chaines années. »

Laurent Genin

L’HÉRITAGE DU MONDIAL POUR LE SPORT LOCAL

Pour cette Coupe du monde fémi­nine, des inves­tis­se­ments ont été réa­li­sés au stade des Alpes qui vont désor­mais pro­fi­ter aux clubs rési­dents, le GF38 et le FCG. En l’oc­cur­rence, ins­tal­la­tion d’une pelouse hybride, 95 % natu­relle, 5 % syn­thé­tique, plus résis­tante, réno­va­tion des ves­tiaires et aug­men­ta­tion de 50 % de la capa­cité d’éclairage.

Les féminines du GF38 devraient disposer cette saison de leur propre terrain. © Laurent Genin

Les fémi­nines du GF38 devraient dis­po­ser cette sai­son de leur propre ter­rain. © Laurent Genin

L’objectif est aussi que les foot­bal­leuses du GF38 dis­posent d’un ter­rain dans l’agglomération pour la sai­son à venir. La Métropole accom­pagne le club de foot­ball gre­no­blois. Une solu­tion devrait trou­vée d’ici quelques semaines. Autre enjeu : la créa­tion d’un centre d’entraînement dédiée à la Poterne, lieu occupé actuel­le­ment par la sec­tion masculine.

Parmi les autres héri­tages concrets liés à ce Mondial, le ter­rain de fut­sal, mis à dis­po­si­tion par la Fédération fran­çaise de foot­ball et la Ligue de foot­ball ama­teur, au Village d’animation qui, mal­gré une météo très défa­vo­rable, a vu pas­ser plus de 31 000 visi­teurs, va res­ter dans une des com­munes de la Métropole.

Hausse atten­due du nombre de licenciées

Les quatre villes de l’agglomération qui ont accueilli les entraî­ne­ments des équipes, Gières, Saint-Martin‑d’Hères, Échirolles et Sassenage, ont aussi pro­fité de l’événement. « Elles ont reçu une enve­loppe par­ta­gée entre la Métropole et le Loc [le comité d’organisation local, ndlr] pour des inves­tis­se­ments com­plé­men­taires sur leur ter­rain à hau­teur de 15 000 euros. Mais aussi une dota­tion [en équi­pe­ments] pour leurs clubs de 8 000 euros et il y en aura a priori une autre des équipes de la Fifa et du Loc », pré­cise Yannick Belle.

Cette Coupe du monde fémi­nine a aussi sus­cité un fort engoue­ment, notam­ment chez les jeunes filles. « Toutes ces petites filles qui ont vu ces grandes cham­pionnes se sont iden­ti­fiées. Des petites graines ont été semées dans des têtes, elles vont ger­mer et nous offrir, je pense, un ave­nir encore plus radieux », estime Ophélie David. Le cap des 200 000 licen­ciées dans l’Hexagone après ce Mondial, l’objectif de la Fédération fran­çaise de foot­ball, devrait être atteint rapidement.

« J’ai le sen­ti­ment que nous irons bien au-delà de ce chiffre, pense Yannick Belle. Je m’attends à une explo­sion des ins­crip­tions dans les clubs locaux à la ren­trée. »  

LG

Laurent Genin

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