FOCUS - Saisi d'une plainte avec constitution de partie civile quant à l'octroi de marchés publics afférents à la fête des Tuiles ainsi que de signalements sur d'autres dossiers dont celui du siège régional du Crédit agricole, le parquet national financier renvoie la balle dans la capitale du Dauphiné. Retour à la case départ ? Pas vraiment. Si le parquet de Grenoble s'est, dans un premier temps, visiblement désintéressé de ces affaires, un juge d'instruction doit être nommé et une information judiciaire ouverte.
Tout occupé à faire la chasse aux actes de délinquance, trafics de stupéfiants, incendies criminels et violences en tous genres, le parquet de Grenoble en “oublierait-il” de se pencher sur les affaires politico-financières ?
Saisi de plaintes sur plusieurs dossiers, dont les conditions de rachat du siège régional du Crédit agricole par la Ville de Grenoble ou l’attribution de marchés publics dans le cadre de la fête des Tuiles, le procureur de la République Jean-Yves Coquillat comme son adjoint Olivier Nagabbo restent muets.
Des “dossiers douteux” a priori classés…
Affaires classées ? Vraisemblablement. Sur la base de quels motifs ? On n’en saura rien, les principaux intéressés n'ayant jamais répondu aux multiples sollicitations de Place Gre'net. Il n'y a donc rien à voir ? Pascal Clérotte, lui, s’entête.
Ses plaintes, sur le Crédit agricole, la fête des Tuiles mais aussi d'autres dossiers* étant visiblement tombées dans les oubliettes de la justice grenobloise, le porte-parole du groupe d’analyse métropolitain (Gam) a poussé une autre porte : celle du parquet national financier. Avec une nouvelle casquette : celle de membre d’Anticor**, association « contre la corruption, pour l'éthique en politique ».
L’association et sa branche lyonnaise avaient déjà alerté le préfet de région en lui transmettant en 2016 une note recensant tous les « dossiers douteux », lyonnais comme grenoblois. Dont le Crédit agricole, justement, et la fête des Tuiles. Sans plus de réaction de la part des autorités préfectorales.
A Lyon, Anticor n'est pas seule à s'intéresser aux affaires grenobloises. La chambre régionale des comptes aussi. D'après nos informations, la juridiction financière a, depuis plusieurs mois, commencé à éplucher les comptes de la Ville de Grenoble dans le cadre de ses missions de contrôle des deniers publics. Et ses magistrats s'intéresseraient de très près à certaines dépenses.
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