FIL INFO – Alors que le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes annonce une subvention de 400 000 euros pour une édition hivernale à l’Alpe d’Huez du festival belge Tomorrowland, des acteurs culturels locaux s’interrogent. Et rappellent dans une tribune que la Région a volontiers coupé dans les budgets alloués aux structures régionales.
Quid de la « préférence régionale », chère à Laurent Wauquiez, lorsque le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes annonce une subvention de 400 000 euros pour une édition iséroise du festival belge Tomorrowland ? C’est l’une des questions que se posent des acteurs culturels de la région, dans une tribune publiée par Le Petit Bulletin.
Le soutien appuyé de la Région à l’organisation d’une édition hivernale du festival à l’Alpe d’Huez en 2019 fait grincer les dents des promoteurs locaux de “musiques actuelles”, qui se disent « stupéfaits » par l’annonce. Et pour cause : « Nombre d’équipes ont en effet vu diminuer voire disparaître leurs financements régionaux […], impactant leur activité, lorsque cela ne l’a pas stoppé net », notent-ils.
Quels critères pour une telle subvention ?
Les signataires de la tribune considèrent pourtant leur action comme « un facteur important du dynamisme de la région ». Et estiment notamment contribuer à son rayonnement, tant au niveau national qu’international. Pour autant, jugent-ils, la Région semble peu se soucier des conséquences de ses coupes budgétaires sur les structures, et « oublie ou écarte ses acteurs culturels régionaux » à travers son financement du Tomorrowland.
S’interrogeant encore sur la « cohérence » de cette subvention, le texte formule de nombreuses questions. À commencer par celle des critères justifiant une aide de 400 000 euros pour le festival belge. Un festival organisé dans une commune dont le maire est un proche de Laurent Wauquiez. Les acteurs locaux se demandent également si une étude d’impact du festival sur les autres événements culturels a été menée. Et si les « esthétiques commerciales » du Tomorrowland ont justifié ce fort apport financier de la Région.
Exigence artistique et accessibilité au grand public
Dans tous les cas, la tribune l’affirme : « Abandonner un maillon de la chaîne, c’est aller vers une uniformisation de l’offre, c’est condamner l’avenir. » Les signataires renouvellent donc leur ambition de travailler eux aussi avec la Région, afin de pouvoir proposer, écrivent-ils, « des projets pertinents en répondant à un double objectif d’exigence artistique et d’accessibilité à un large public ».
Quarante-cinq structures culturelles locales ont d’ores et déjà apposé leur paraphe à la tribune. Parmi lesquelles, sur le département de l’Isère, l’Ampérage, le Magic Bus, la Fête du travailleur alpin, le Festival du Tonton (Oytier-Saint-Oblas), l’association Mix’Arts ou encore la société Periscope, porteuse du festival Holocène.