EN BREF – Eric Piolle a annoncé, ce vendredi 2 décembre, dans un communiqué de presse, que la Ville de Grenoble ne fermerait finalement pas la bibliothèque Alliance. L’information était tombée en vérité un peu plus tôt dans l’après-midi, à l’initiative des syndicats CFDT et CFTC de la Ville qui ont dévoilé la nouvelle. De quoi réjouir de nombreux habitants et usagers du Secteur 4 et, au delà, le collectif « Touchez pas à nos bibliothèques ! », les agents de la bibliothèque ainsi que les syndicats FO, CGT et Sud.
La bibliothèque de quartier Alliance ne fermera pas. La nouvelle est tombée ce vendredi 2 décembre, contre toute attente.
« Les inquiétudes portées par les usagers, les habitants et les agents ont été entendues : cette bibliothèque [Alliance, ndlr] est l’un des poumons de cette partie de la ville. Elle y joue un rôle majeur comme lieu de lecture publique et d’accès à la culture, de proximité, de partage et de lien social, fréquenté par des personnes de tous âges et de tous horizons », déclare dans un communiqué de presse, Eric Piolle, maire de Grenoble.
« La bibliothèque va évoluer sous une forme différente »
La Ville semble même, à présent, comme pressée de tourner la page de cet épisode douloureux. Le communiqué annonce tambour battant que « le maire a demandé aux services de travailler sur un projet de bibliothèque adossé à un tiers-lieu, c’est-à-dire un projet ouvert à d’autres usages et aux initiatives citoyennes ».
Bref, la bibliothèque Alliance vient définitivement de sortir du plan d’économies de la Ville, d’un coup d’un seul… ou presque.
Pourquoi un tel revirement ? Les arguments de la CFDT et la CFTC auraient influencé la direction générale des services et les élus. Ces syndicats affirment avoir réussi à convaincre le maire (lire encadré) par le dialogue et avoir obtenu des avancées pour les agents : « Nous avons négocié que les bibliothécaires resteraient sur place. Il y aura de nouvelles négociations par la suite. Des groupes de travail vont plancher sur le sujet […] », affirme Marc Brouillet, syndicaliste à la CFDT, qui diffusait un peu plus tôt la nouvelle, ce vendredi 2 décembre. Et de lâcher aussi : « Les heures d’ouverture pourraient toutefois être aménagées… La bibliothèque va évoluer sous une forme différente ».
Quelles contreparties ?
Après les fermetures de bibliothèques Prémol et Hauquelin cette année, celle de la bibliothèque de l’Alliance était programmée pour le deuxième semestre 2017, conformément au « plan de sauvegarde des services publics locaux ». Un projet de fermeture désormais enterré.
L’obstination des opposants a sans doute joué : pétitions, interruptions et perturbations de conseils municipaux à coup de casseroles, murs de livres sur le parvis de la mairie, déambulation de cercueils… Sans compter le collectif « Touchez pas à nos bibliothèques ! », qui a décidé le 9 novembre dernier, de s’emparer du dispositif d’interpellation et de votation citoyenne… Mais au final, ce sont les négociations syndicales qui auront eu raison de ce projet.
La fameuse concertation tant attendue arrive, comme un cadeau, à trois semaines de Noël… « C’est un travail de transformation qui s’amorce et qui associera les agents, les usagers et les acteurs du quartier, pour construire ensemble un projet précurseur du service public de demain pour la bibliothèque de l’Alliance », déclare le maire de Grenoble.
Reste à savoir, à présent, dans quels domaines la municipalité va choisir de faire les économies pour compenser le maintien de la bibliothèque Alliance.
Séverine Cattiaux
La Ville sensible aux arguments des syndicats CFDT et CFTC ?
D’après les toutes premières déclarations données par la CFDT en milieu d’après-midi, la Ville a été particulièrement sensible aux arguments des deux syndicats CFDT et CFTC « qui sont restés ouverts au dialogue », tient à souligner Marc Brouillet. Et celui-ci de rappeler que cette victoire a été possible parce que les deux syndicats ont bien voulu signer un accord de méthode avec la Ville « à contrario des autres syndicats [CGT, FO, Sud, ndlr] », tacle-t-il.« Nous étions contre le plan de sauvegarde de la Ville, mais nous sommes restés autour de la table, ce qui nous a permis d’avancer », enfonce le clou Marc Brouillet.