FOCUS – Jazz, rock, trance, classique… L’Isère regorge chaque année de festivals musicaux aux genres variés pour ravir tous les âges et tous les goûts. L’heure est au bilan pour certains et aux préparatifs pour d’autres. Petit tour d’horizon.
Le groupe A‑Wa au Cabaret frappé. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Grésiblues, Vercors Music Festival, Cabaret frappé, Magic bus… Chaque été, les associations iséroises offrent des festivals musicaux aux programmations riches et éclectiques. Blues, jazz, rock, musiques actuelles… Difficile de ne pas y trouver son compte, tant les propositions sont variées.
Et malgré des temps difficiles pour certaines structures à l’image de la disparition du Pôle musical d’innovation et de son festival Rocktambule, d’autres festivals renaissent de leurs cendres, se maintiennent ou prennent de l’ampleur. En témoigne le festival Jazz à Vienne qui, pour sa trente-sixième édition, a frappé fort avec près de 208 000 festivaliers. Brésil, Égypte, Irlande… Des artistes du monde entier se sont réunis pendant dix-huit jours du 28 juin au 15 juillet 2016 pour donner 250 concerts.
Ibrahim Maalouf, Jazz à Vienne 2016. © AEP
Le Théâtre antique qui s’est ouvert avec une carte blanche au trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf et a, une nouvelle fois, accueilli des légendes du jazz.
Yael Naim, Seal et Goran Bregović avaient entre autres fait le déplacement, avec au programme hommages, anniversaires et soirées à thèmes. Le tout devant près de 82 000 festivaliers.
Mais tous les festivals n’ont pas eu la même chance. Certains ont, cette année, subi les affres du climat…
Les rescapés de la météo
Édition mitigée pour l’association voironnaise Anamounto qui organisait les 1er et 2 juillet 2016 la 19e édition de son emblématique festival Col des Mille.
Col des Mille 2016. © Boris Dasnias-Mündler
Après un très bon vendredi ayant réuni 3 000 spectateurs, la météo a fait des siennes avec deux orages très localisés, provoquant d’importants dégâts. Bilan : un terrain dangereux et impraticable, et des conditions techniques et d’accueil « infernales ».
L’équipe a alors privilégié la sagesse et la sécurité des spectateurs en activant son assurance annulation pour sa deuxième soirée, une première en dix-neuf ans.
Loin d’avoir été découragés par cette épreuve, les organisateurs du festival en sont ressortis plus solidaires et déterminés que jamais, galvanisés par le soutien inconditionnel de leur public et de la mairie de Miribel-les-Échelles. Que les fidèles du Col des Mille se rassurent donc, l’association promet une édition 2017 exceptionnelle pour fêter les 20 ans du festival.
Yvon le Malicien, festival Merci, bonsoir ! Junior. © EMK photographie et Roux Photographie
Un « calvaire » également pour la première partie du festival Merci, bonsoir ! Junior, organisé par l’association Mix’arts les 12 et 13 juillet 2016 à la Bifurk. En cause : deux jours de pluie intense. Réduction de l’espace d’accueil public, casse de matériel, tonnelles envolées, annulation de la projection du film Microbe et Gasoil…
Malgré une météo catastrophique et peu de public « extérieur », le festival aura tout de même rassemblé de nombreux enfants issus de structures culturelles et sociales telles que des MJC.
Le bilan est donc à relativiser, d’autant que la session tout public offrira une programmation « à croquer » du 14 au 18 septembre avec spectacles et concerts.
Les festivals qui déménagent
Pour cette édition 2016, le festival Berlioz quitte La Côte-Saint-André, ville natale du compositeur romantique éponyme, pour s’installer au château de Sassenage à l’occasion de sa soirée d’ouverture, le 19 août 2016.
Orchestre du Festival Berlioz. DR
Un choix motivé par la beauté du site et l’envie de le mettre en musique. Sans oublier l’histoire et le folklore régional : Hector Berlioz aurait rendu visite à ses amis Bérenger-Sassenage, alors propriétaires du château et présumés descendants de la fée Mélusine, dont la légende perdure depuis des siècles dans le village.
Le festival célébrant la musique classique ne pouvait rêver mieux pour ouvrir cette édition placée sous le signe du fantastique et des sorcières, qui se tient jusqu’au 30 août à La Côte-Saint-André.
Harry Potter, Le Magicien d’Oz, Les Sorcières d’Eastwick… un « feu d’artifices de musiques de films » est au programme de cet événement féerique et bien davantage de surprises… Deux soirées symphoniques sont d’ores et déjà complètes et l’ensemble des soirées promettent d’être remplies.
Hadra Trance Festival 2010. © Tris
Prévisions optimistes également pour le Hadra Festival, plus grand festival trance français qui signe cette année son grand retour, après avoir été délogé de Lans-en-Vercors.
Suite à une traversée du désert de deux ans, l’association Hadra a enfin trouvé une nouvelle terre d’accueil pour la neuvième édition de son événement phare en… Auvergne. Du 2 au 4 septembre 2016, la commune de Vieure et son plan d’eau vibreront ainsi au rythme des sonorités psychédéliques.
Les préventes sont parties comme des petits pains pour cette édition intimiste où 6 000 festivaliers sont attendus et ce alors même que la programmation musicale n’avait pas encore été dévoilée. Même engouement du côté des stands et des bénévoles. Au programme, en septembre prochain, dépaysement, partage et détente. Un beau cadeau pour les festivaliers et l’association qui fêtera, par la même occasion, ses quinze bougies.
Alexandra Moullec