Kadebostany. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Bilan posi­tif pour la for­mule 100 % gra­tuite du Cabaret frappé

Bilan posi­tif pour la for­mule 100 % gra­tuite du Cabaret frappé

REPORTAGE VIDÉO – La 18e édi­tion du Cabaret frappé qui s’est dérou­lée du 11 au 16 juillet au Jardin de ville a étrenné cette année une nou­velle for­mule : la gra­tuité totale des concerts et une confi­gu­ra­tion scé­no­gra­phique dif­fé­rente. Une for­mule qui a lar­ge­ment contri­bué au suc­cès popu­laire de cet évé­ne­ment esti­val majeur de la ville de Grenoble. Retour en forme de bilan sur six jours de musique sous les marronniers.

Nouvelle configuration scénique. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Nouvelle confi­gu­ra­tion scé­nique. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« Le Cabaret frappé a une mis­sion d’a­ni­ma­tion qui est de rendre aux Grenoblois un temps de ren­contres, de convi­via­lité. C’est l’été et c’est bien aussi que, dans ce contexte tendu et dif­fi­cile, on puisse conti­nuer d’être ensemble dans des ras­sem­ble­ments paci­fiques où tout le monde peut se retrou­ver », explique Loran Stahl, le direc­teur de la pro­gram­ma­tion du Cabaret frappé dont la 18e édi­tion s’est dérou­lée du 11 au 16 juillet sous les fron­dai­sons du Jardin de ville.

Sur les mots, pesés, du direc­teur plane l’ombre du ter­rible atten­tat per­pé­tré à Nice en plein fes­ti­val. Mais the show must go on et cette édi­tion 2016 a battu son plein jus­qu’à samedi.

Une année char­nière avec la gra­tuité totale des concerts

Cette 18e édi­tion fai­sait figure de test sur bien des aspects. Le pre­mier enjeu, de taille, était l’ins­tau­ra­tion de la gra­tuité totale. L’événement esti­val majeur de la ville de Grenoble étren­nait en effet cette année sa nou­velle for­mule 100 % gra­tuite. Mais pas seule­ment. Une nou­velle confi­gu­ra­tion spa­tiale des lieux et des concerts était aussi pro­po­sée aux Grenoblois.

Finis les concerts de pre­mière par­tie sur le kiosque à musique du Jardin de ville. Tous se déroulent désor­mais sur la grande scène ados­sée à l’é­cole pri­maire, face à un large espace où le public peut prendre ses aises.

Koudlam. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Koudlam. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Pour ceux qui sirotent leur bière sur les tables situées en contre­bas de la buvette cir­cu­laire ins­tal­lée sur le kiosque, pas de souci : l’angle est cal­culé pour qu’ils puissent suivre le concert depuis leur place. Et, cerise sur le gâteau : l’é­cran géant sur lequel sont pro­je­tés en direct tous les concerts.

De l’a­vis de beau­coup, la magie com­bi­née de la pro­gram­ma­tion et de cette nou­velle dis­po­si­tion a opéré.

Même si la météo s’est mon­trée capri­cieuses les tout pre­miers jours, le public ne s’y est pas trompé en venant assis­ter en masse aux concerts. Retour en images sur ces six jours de musique et de convi­via­lité avec Loran Stahl qui dresse un tout pre­mier bilan sur ce renou­veau du Cabaret frappé.


Reportage Joël Kermabon

« La gra­tuité a apporté un plus »

Quant à la gra­tuité totale, Laurent Stahl réfute l’ar­gu­ment selon lequel elle pour­rait nuire à la qua­lité de la pro­gram­ma­tion du Cabaret frappé. « C’est une légende urbaine ! Qu’elle soit payante ou gra­tuite, la pro­gram­ma­tion doit conte­nir une inten­tion. L’intention au Cabaret frappé a tou­jours été de sou­te­nir le pro­pos des artistes, de par­ti­ci­per à leur déve­lop­pe­ment, d’ap­por­ter de la diver­sité et de ne pas offrir que le jeu du cou­rant convenu », conteste-t-il.

La buvette en arc de cercle sous le kiosque. © Joël Kermabon - Place Gre'net

La buvette en arc de cercle sous le kiosque. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Pour le direc­teur de la pro­gram­ma­tion, la gra­tuité des concerts oblige les artistes à don­ner le meilleur d’eux-mêmes.

« Quand un artiste joue dans des salles avec billet­te­rie, c’est un public qui le connaît et qui lui est, la plu­part du temps, acquis. Avec la gra­tuité, il est obligé “d’y aller” et d’y mettre une éner­gie pre­mière. Pour le coup, la gra­tuité, même pour l’é­tat d’es­prit des artistes quand ils arrivent, a apporté un plus. »

Quid des têtes d’af­fiche ? « Beaucoup de gens conti­nuent de dire, après dix-huit ans d’exis­tence, qu’il n’y a pas de vedettes au Cabaret frappé. Il y a des vedettes au Cabaret frappé ! », affirme péremp­toi­re­ment Loran Stahl. Et de nuan­cer : « Mais ce sont des vedettes en deve­nir. On s’est sou­vent retrou­vés à l’été avec des artistes qui explo­saient à la ren­trée ! », pré­cise le déni­cheur de talents. Et ce der­nier de citer Fauve, groupe révélé au public suite à son pas­sage – entre autres fes­ti­vals – par le Cabaret frappé.

Un bud­get en baisse de 20 %

Là où le Cabaret frappé était un peu attendu au tour­nant, c’é­tait sur son bud­get, en baisse de 20 %. Cette 18e édi­tion se démarque en cela assez net­te­ment, selon les orga­ni­sa­teurs, de celle de 2015 où elle s’é­tait pour­tant déjà amor­cée. « En 2016, nous avons réussi à bais­ser les dépenses à 440 000 euros envi­ron et à aug­men­ter les recettes à 106 000 euros. La charge de la Ville retombe cette année à 334 000 euros », annonce l’organisation.

Backstage... © Joël Kermabon - Place Gre'net

Backstage… © Joël Kermabon – Place Gre’net

Toutefois, ce chiffre n’est pas défi­ni­tif, des dépenses sup­plé­men­taires de 2 000 à 3 000 euros ayant dû être consen­ties pour amé­lio­rer la sécu­rité, après l’at­ten­tat de Nice.

D’où pro­viennent les éco­no­mies ainsi réa­li­sées ? Exit les frais liés à l’ins­tal­la­tion d’un cha­pi­teau géant avec, dans la fou­lée, moins de pres­ta­tions liées.

Notamment l’ins­tal­la­tion d’une billet­te­rie et le paie­ment d’heures sup­plé­men­taires. Les frais de com­mu­ni­ca­tion ? Du fait qu’il n’é­tait plus néces­saire de cibler des publics pour vendre des billets, ils ont baissé de 65 %, pas­sant ainsi de 30 000 à 10 000 euros.

Question res­sources humaines, c’est une baisse de 24 % sur la masse sala­riale qui est enre­gis­trée. Les frais de res­tau­ra­tion ont éga­le­ment été réduits, grâce à moins d’in­vi­ta­tions et de passe-droits. Enfin, les recettes pro­ve­nant du par­te­na­riat ont aug­menté de 19 %, tan­dis que celles de la buvette vont rap­por­ter quelques 40 000 euros.

Kadebostany. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Kadebostany. © Joël Kermabon – Place Gre’net

De quoi satis­faire l’or­ga­ni­sa­tion, qui se féli­cite au pas­sage « d’a­voir accueilli plus de monde, d’a­voir conçu un évé­ne­ment plus adapté au public et aux habi­tants, avec moins de dépenses et ainsi d’a­voir réin­venté le Cabaret frappé pour ses dix-huit ans ».

Loran Stahl se dit, pour sa part, ravi de « consta­ter que les Grenoblois ont appré­cié cette nou­velle pro­po­si­tion ». Et leur donne ren­dez-vous l’an pro­chain pour un Cabaret encore plus frappé.

Joël Kermabon

Joël Kermabon

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