FOCUS - Fin 2015, le géant américain de l’informatique Hewlett-Packard annonçait sa scission en deux sociétés – HP Inc et Hewlett Packard Enterprise (HPE) –, avec la clé la suppression d’environ 30.000 emplois dans la partie HPE au niveau mondial. Sur le site d’Eybens, en Isère, les syndicats s’inquiètent d’une externalisation et, a fortiori, de licenciements en 2016.
2016 sera-t-elle l'année d'un énième plan social chez HP France ? Le groupe américain Hewlett-Packard a en effet annoncé le 1er novembre dernier, la séparation effective de l’entreprise en deux sociétés distinctes : HP Inc (imprimante, PC…) et Hewlett Packard Enterprise (services aux entreprises).
Le site d’Eybens, près de Grenoble, où travaille près de 1.500 salariés de l'entreprise historique du secteur informatique – 650 HP Inc et 830 HPE selon les syndicats –, n’a pas échappé à cette scission. Même si les deux entités sont toujours installées sur le même site, les accès sont désormais indépendants. « Ce sont deux entreprises qui ont la même origine mais qui ont deux vies séparées. Avant, on pouvait bouger d’une entreprise à une autre. Désormais, ce n’est plus possible », commente Christophe Hagenmuller, délégué syndical central et secrétaire du comité central d'entreprise France (HPCCF).
« Déséquilibre des effectifs »
Cette scission n’a pas été sans conséquences sur l’organisation et les conditions de travail des salariés, estiment les syndicats. « On a eu douze mois pour se préparer. Cela a été très rapide. On a dû dupliquer tous les systèmes informatiques, ce qui a occasionné une surcharge de travail énorme », explique Myriam Martinet, représentante UGICT - CGT, HP Inc. Et pour cause, dans la mesure où l'annonce était mondiale, il n’était, selon elle, pas question de retarder la scission. « La transition s’est bien passée et, à partir du 1er août, tous les systèmes étaient séparés. »
Et même en l'absence de soucis majeurs, il y aurait tout de même eu un déséquilibre dans les effectifs, selon elle : « Il y a eu davantage de départs sur la partie HPE et peu de recrutements sur HP Inc, qui ne représente qu’un tiers de l’ancienne société. La scission a eu un impact assez important car on a passé une année à se demander dans quelle société on allait tomber », ajoute-t-elle.
Sollicité, Hewlett Packard n’a pas souhaité répondre à nos demandes d’interviews. L’entreprise explique par l’intermédiaire de son chargé de communication, Alain Roche, qu’elle ne communique pas « sur le découpage en termes d’effectifs et d’organisation au nouveau local ».
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