CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 120 du lundi 16 juin 2025, retour sur le jumelage entre Grenoble et Rehovot, dénoncé par La France insoumise.
« Aujourd’hui, nous allons parler de La France insoumise. LFI, pour les intimes, a lancé début juin un sérieux pavé dans la mare en Isère, et plus précisément à Grenoble. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, qui fait partie de la majorité municipale grenobloise, a en effet appelé la Ville à mettre fin à son jumelage avec celle de Rehovot en Israël.
Cette demande est symbolique, dans le fond comme dans la forme. Parlons du fond, pour commencer. La France insoumise a fait de la défense de Gaza l’un de ses combats et, à ses yeux, Israël est un État génocidaire. Il n’est donc pas étonnant qu’elle rejoigne l’opinion des manifestants qui, depuis de nombreux mois, demandent l’arrêt de ce jumelage. Même si l’on peut toujours suspecter quelques arrières-pensées électoralistes.
Un jumelage au point mort
Il se trouve que le jumelage en question est plus ou moins au point mort. Et cela ne date pas d’hier puisque c’est en 2009, sous mandat du socialiste Michel Destot, prédécesseur d’Éric Piolle, qu’un coup d’arrêt avait été décidé. Ceci après l’élection d’un maire d’extrême droite à la tête de Rehovot. En 2023, après les massacres du 7 octobre, Éric Piolle avait indiqué vouloir remettre en marche ce jumelage mais, depuis, rien de concret n’a été annoncé.
Notons, au passage, qu’il est un peu étrange de lier un jumelage à la personnalité politique qui arrive aux commandes d’une commune. D’ailleurs, Grenoble est jumelée avec Catane en Italie, dont le maire actuel est membre du parti de Giorgia Meloni, très éloigné politiquement de la majorité grenobloise. Et, que l’on sache, il n’a pas été question de couper les ponts pour autant.
Et dans la forme, la demande de LFI a des airs de contestation. C’est l’autre dimension de cette demande. Le communiqué de La France insoumise se veut très engagé. Il critique de façon assez manifeste cette volonté, dont nous avons parlé, du maire de Grenoble de relancer le jumelage avec Rehovot. Et ce sont les élus insoumis de la majorité grenobloise qui vont au contraire lui demander d’y mettre fin en conseil municipal.
Des dissensions naissent-elles donc au sein de la majorité ?
Évidemment, dans cet attelage entre Verts, communistes et LFI qui compose en grande partie la majorité municipale de Grenoble, il n’est pas surprenant que des dissensions puissent apparaître. Mais celles-ci sont généralement traitées en interne. Ici, les Insoumis choisissent d’exprimer publiquement leur désaccord, et de façon relativement peu diplomatique.
Rappelons tout de même que sept élus avaient été exclus de la majorité juste pour avoir exprimé des réserves sur la hausse de la taxe foncière. Nous verrons donc si cette charge de LFI produit un résultat similaire. Il est permis d’en douter.
Les échéances électorales de 2026 sont-elles en toile de fond ?
Probablement. La question est de savoir si LFI fera de nouveau partie d’une liste d’union des gauches pour les municipales de Grenoble. Il semble en effet que le mouvement ambitionne de mieux s’implanter dans les territoires, et peut-être que la démarche des Insoumis isérois préfigure une prise de distance avec la majorité sortante.
Reste à voir maintenant ce que donnera le débat en conseil municipal, si débat il y a. Mais l’on peut supposer que celui-ci n’intéressera guère les habitants de la bande de Gaza. »
Retrouvez la chronique RCF 120 dans sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)
Une réflexion sur « Chronique Place Gre’net – RCF : Ce jumelage que dénoncent les Insoumis grenoblois »
Evidemment, cette demande vient du parti dirigé par l’homme « devenu un salopard d’antisémite », comme l’a dit Jérôme Guedj qui sait exactement ce qu’il dit puisqu’il a été ultra proche de Mélenchon.