CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 117 du lundi 19 mai 2025, retour sur la défaite de Laurent Wauquiez à la présidence des Républicains.
« Aujourd’hui, nous allons parler de Laurent Wauquiez. Car l’ancien président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, aujourd’hui député de Haute-Loire, a été très présent dans les médias ce week-end, sur fond d’élection du nouveau chef des Républicains. Il était opposé à Bruno Retailleau, et ce dernier l’a très largement emporté, avec 75 % des suffrages. Ce qui représente une défaite de poids pour Laurent Wauquiez.
De quoi contrecarrer des ambitions nationales, sans aucun doute. Cela fait pourtant des années que Laurent Wauquiez prépare le terrain, et les habitants de la Région Aura sont bien placés pour le savoir. D’une certaine manière, son élection à la tête de cette toute nouvelle région en 2016 lui avait permis de mettre sur pied un véritable « laboratoire » de la méthode Wauquiez.
La Région Aura, laboratoire de la méthode Wauquiez
Sa présidence s’est notamment distinguée par un côté sensiblement martial, en particulier dans sa relation avec les oppositions. Par des annonces fortes aussi : rappelons-nous la fameuse clause Molière, visant à imposer la langue française sur les chantiers. Ou encore l’installation de portiques à l’entrée des lycées. La sécurité était d’ailleurs un des axes-clés de la présidence de Laurent Wauquiez, par exemple autour de la vidéosurveillance.
Et n’oublions pas comment le président de la Région s’est frontalement imposé dans les affaires iséroises. En 2022, Laurent Wauquiez avait ainsi annoncé mettre fin aux subventions régionales dont bénéficiait la Ville de Grenoble, après le vote autorisant le burkini dans les piscines municipales. Un an plus tôt, c’est à Sciences Po Grenoble qu’il avait coupé les vivres, après la suspension de l’un des deux professeurs qui avaient été nommément et publiquement accusés d’islamophobie.
La gauche a essayé de rendre les coups. Les formations de gauche n’ont eu de cesse de dénoncer les orientations prises par Laurent Wauquiez, en contestant vivement le slogan selon lequel la Région Auvergne-Rhône-Alpes serait la mieux gérée de France. Les opposants ont même parfois fait preuve d’humour : les Écologistes se sont ainsi amusés à lancer un « observatoire du wauquisme », en jouant sur le terme « wokisme ».
Notons encore une inimitié profonde entre Laurent Wauquiez et son élu d’opposition Stéphane Gemmani. Le Grenoblois a même eu droit à une plainte pour diffamation, dans le cadre de sa demande d’audit des institutions religieuses subventionnées par la Région. Stéphane Gemmani a été relaxé en février 2025. Et n’a pas manqué de réagir à la défaite de Laurent Wauquiez, en expliquant ressentir un « soulagement lucide ».
Quel avenir politique après la défaite ?
L’avenir politique de Laurent Wauquiez est-il bouché ? Ce qui est sûr, c’est que la route vers la présidentielle qui lui était assurée au moment de l’élection d’Éric Ciotti à la présidence des Républicains n’est plus d’actualité. Les législatives anticipées et la spectaculaire montée en puissance de Bruno Retailleau ont tout remis à zéro, sinon en-dessous de zéro.
Mais, aussi cliché cela soit-il, on n’est jamais mort en politique. Après tout, nous venons d’avoir coup sur coup les deux Premiers ministres les plus âgés de l’histoire de la Ve république, Barnier et Bayrou, 73 ans tous les deux. Laurent Wauquiez, pour sa part, a récemment fêté ses 50 ans. Soit largement de quoi survivre à une potentielle traversée du désert. »
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