CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 118 du lundi 26 mai 2025, retour sur le premier sondage publié sur les municipales à Grenoble.
« Aujourd’hui, nous allons parler d’un sondage, qui a été commandé et publié par deux médias, à savoir Alpes 1 Grenoble et GrenobleMag, deux sites d’actualité basés à Lyon qui ont la particularité de publier exactement les mêmes articles, à la virgule près.
Objectif de l’enquête ? Prendre le pouls de l’opinion grenobloise, à un an des élections municipales, sur des sujets de préoccupation principaux mais aussi, sinon surtout, sur les potentiels candidats qui vont se présenter devant eux.
Quelle a été la méthodologie du sondage ? Celui-ci a été réalisé par téléphone entre les 2 et 16 mai 2025, sur un échantillon représentatif de 705 personnes. Si le nombre n’est pas négligeable, il convient tout de même de le préciser car Grenoble compte environ 80 000 électeurs. Dès lors, il existe forcément une marge d’erreur, qui peut être relativement importante quand les résultats sont serrés.
Les personnes interrogées ont répondu à une série de questions portant sur leur perception de la qualité de vie à Grenoble, leur ressenti vis-à-vis de l’action de la municipalité, et enfin la notoriété et la perception de différentes personnalités susceptibles d’être candidates lors des prochaines municipales.
Les grands enseignements du sondage
Quels sont les grands enseignements de ce sondage ? D’abord, il faut noter que les Grenoblois, selon le sondage, se sentiraient plutôt bien à Grenoble. 57 % des personnes interrogées jugent la qualité de vie bonne, et même très bonne pour 15 % d’entre elles. En revanche, 55 % estiment que cette même qualité de vie s’est dégradée ces dix dernières années. Une opinion particulièrement marquée chez ceux qui habitent Grenoble depuis plus de vingt ans. Et, sans surprise, chez les sympathisants de droite.
Quant à savoir si les Grenoblois sont satisfaits de l’action de la municipalité, le sondage ne nous apprend pas grand-chose. 49 % des personnes interrogées se disent mécontentes, 50 % se disent satisfaites et 1 % ne se prononce pas. Sur des scores de cet ordre, comme nous l’avons dit, la marge d’erreur se situe aux alentours de 3 points. Autant dire que c’est du pile ou face !
Et pour ce qui concerne les candidats ? La plupart des candidats potentiels souffrent d’un manque criant de notoriété. Alain Carignon et Émilie Chalas sont relativement connus, mais plus de 75 % des sondés disent ne pas savoir qui est Laurence Ruffin ou Hervé Gerbi, et le taux dépasse même 85 % pour la socialiste Amandine Germain.
La notoriété ne fait pas tout
Mais la notoriété ne fait pas tout : quand il s’agit de savoir si tel ou tel candidat ferait un bon maire, c’est l’indécision qui prédomine. Par exemple, 43 % des personnes interrogées disent ne pas savoir si Alain Carignon ferait un bon maire, et 33 % considèrent que ce ne serait pas le cas. Il ne suffit donc pas d’être connu pour convaincre !
Reste que tous ces résultats sont à prendre avec des pincettes car, encore une fois, nous sommes à un an des municipales. Soit bien loin de la campagne, et même de l’annonce officielle de quelques candidatures d’importance.
En somme, tout ce que nous savons, c’est que nous ne savons pas grand-chose. Et c’est peut-être, aussi intéressant soit-il, le premier enseignement de ce sondage »
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5 réflexions sur « Chronique Place Gre’net – RCF : Un premier sondage sur les municipales à Grenoble »
« Mais la notoriété ne fait pas tout : quand il s’agit de savoir si tel ou tel candidat ferait un bon maire [..] »
Non, effectivement, il y a les antécédants judisciaires aussi par exemple : 5 ans de prison dont un an avec sursis, 5 ans d’inéligibilité, et 400 000 francs d’amende pour corruption, abus de biens sociaux, et subornation de témoins.
Donc perso, je sais au moins que je voterai pas Carignon…
La politique, la réalité, c’est que de petites célébrités locales y trouvent une tribune. Au final, c’est une ronde : des personnes du même profil s’échangent les strapontins et les micros du pouvoir, même au niveau local. Ça fait de belles photos, ça joue sur l’espoir sincère d’habitants de voir les choses changer. Mais, au final, c’est désespérant.
Les prochaines élections municipales à Grenoble, c’est en mars. Et déjà, ils collent, affinent leur stratégie d’accession au pouvoir pour remplacer le roi ou la reine local qu’on espère déchu. Mais, au final, c’est toujours la même tactique : on s’appuie sur les clivages, on insiste sur sa différence, ce n’est pas grave, ça marche, ça fera un beau bureau. Tant pis si les vraies gens paient.
La dernière municipalité de Grenoble, ce fut son erreur : malgré un réel appui populaire, elle a snobé les commerçants, pas dans son camp électoral. Résultat, il faut parfois marcher 15 minutes pour trouver une quincaillerie, même les bars historiques du centre-ville commencent à baisser le rideau. Pourquoi ? Parce qu’on s’appuie sur des camps, des idéologies, des viviers électoraux. Un maire, par exemple, c’est le maire de tous les habitants, tous sans exception. L’intérêt des adversaires politiques devrait compter aussi, puisque c’est l’intérêt de tous les habitants.
Bravo les vélos, moi je faisais déjà des vélorutions il y a quinze ans. Mais cette politique du tout-vélo contre les voitures, c’est absurde. Plus aucun artisan de la périphérie ne veut entrer dans Grenoble, va trouver un plombier dans ces conditions. Voiron a un vrai centre-ville dynamique parce qu’il y a des parkings. Grenoble, à part boire et manger, plus rien, sauf quelques héros du commerce comme un ou deux horlogers qui résistent. Et puis les rancœurs montent, et ce sont encore les habitants qu’on met face à face.
Je viens d’une ville de 15 000 habitants en Lorraine, le maire était de droite mais on ne s’en rendait même pas compte dans les quartiers, tant il y avait une vraie politique sociale, de vraies activités pour tous, une piscine super classe, des transports et tutti quanti. Tout le monde était écouté à la mairie, du plus humble au plus notable. Bien sûr, ça parlait haut et fort parfois, c’est un pays de la mine, le bassin houiller, mais il n’y avait aucune tension. Aux fêtes des voisins, tout le monde y allait et le bal du samedi en été, c’était une vraie communion. Il aurait pu être de gauche, le maire, ça n’aurait rien changé. Parce que c’était de la vraie politique. Elle vit encore parfois dans les villes moyennes, mais c’est plus rare.
Aujourd’hui, dans une ville comme Grenoble, pratiquement aucun politique n’a d’idée à s’en inspirer, non, c’est parti pour la bagarre. Dans 280 jours à peu près, les élections, ils sont tous prêts à en découdre, pleins d’Iznogouds au sourire ultra-brite, l’œil braqué déjà sur les sondages et les viviers politiques naissants. Mais l’intérêt des gens, il est où ? C’est désespérant. Bravo, messieurs, quelles sont belles ces photos, courage, plus que 280 jours !
55% pensent que Grenoble s’est dégradée. C’est à la fois énorme et peu vue l’ampleur des dégâts.
Combien pensent que Grenoble s’est améliorée ? C’est ce chiffre qui donne la taille du cercle de ceux qui restent encore prêts à voter Piolle 3 avec Laurence Ruffin.
L’art de détourner les chiffres pour leur faire dire n’importe quoi. Ne pas oublier de préciser le reste de la phrase : « Une opinion particulièrement marquée chez ceux qui habitent Grenoble depuis plus de vingt ans. Et, sans surprise, chez les sympathisants de droite. »
Autrement dit, les retraités aigris le doigt sur la couture du pantalon pour relayer la parole carignonesque 😀
Je me doutais effectivement que les militants LFIcolos agressifs le doigt sur la couture du pantalon pour relayer la parole piollesque aiment les rues sales, les tags, les commerces qui ferment. Et peut-être même un gros pétard de temps en temps ?