CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 104 du lundi 20 janvier 2025, retour sur le second tour de la législative partielle en Isère.
« Aujourd’hui nous allons parler de l’élection législative partielle en Isère. Dimanche 19 janvier se tenait le second tour de cette législative partielle sur la première circonscription de l’Isère, et il convient de se pencher sur son résultat. D’abord pour noter la victoire de Camille Galliard-Minier, qui ramène ainsi un siège isérois dans le giron du camp présidentiel au Palais Bourbon.
C’est donc le retour du macronisme en Isère ? En quelque sorte, même si le retour en question reste timide. Il faut se rappeler qu’en 2017, neuf circonscriptions sur dix avaient été remportées par des candidats macronistes. Cinq ans plus tard, un net recul s’opérait, avec seulement quatre députés réélus. Et en 2024, tous disparaissaient des radars. Dès lors, la législative partielle et la victoire de Camille Galliard-Minier apparaissent comme un cadeau de Noël, un peu en retard, pour le groupe présidentiel à l’Assemblée nationale.
Une défaite de la gauche à la législative partielle
Mais c’est aussi une défaite de la gauche. Et même surtout. Le contexte de ce scrutin était difficile pour la gauche. D’abord, celui-ci s’est tenu après la démission du LFI Hugo Prévost, moins de quatre mois après son élection, sur fond d’accusations, je cite, de « faits graves à caractère sexuel ». Ce alors que le candidat avait bénéficié du soutien ostensible de toutes les formations de gauche du territoire, qui se sont retrouvées par la suite quelque peu embarrassées.
Ensuite, le choix même du candidat s’est fait dans la douleur. Amandine Germain, socialiste grenobloise, était partante et avait même été investie par le PS. Face au refus catégorique de la France insoumise, qui souhaitait garder la circonscription, une possible candidature de Lucie Castets a été évoquée. Mais l’intéressée a finalement renoncé alors que LFI lui imposait comme condition de siéger au sein de son groupe parlementaire.
Bref, in fine, c’est la personne de Lyes Louffok qui a été imposée à tous. Et si le candidat a beaucoup insisté sur l’union de la gauche autour de sa candidature, c’est oublier un peu vite les tensions qui l’ont précédée.
De toute évidence, l’électorat de gauche ne s’est pas, pour sa part, mobilisé massivement pour lui. Les résultats du second tour montrent un léger regain de participation qui a joué en sa faveur, mais très insuffisamment.
Des enseignements pour les prochaines municipales ?
Cette élection nous dit-elle quelque chose des prochaines municipales ? C’est un peu la question à mille euros, d’autant que d’autres législatives peuvent survenir d’ici-là. Le maire de Grenoble Éric Piolle l’a très bien dit hier soir à la préfecture : nous sommes dans le cadre d’une législative partielle, qui ne bénéficie donc pas d’une dynamique nationale, avec des enjeux ressentis comme plus faibles. Il est donc forcément risqué d’essayer de tirer des conclusions de cette élection pour l’avenir.
Pour autant, on peut supposer que certains élus vont regarder de près les résultats. À Meylan ou à La Tronche, par exemple, où Camille Galliard-Minier l’emporte très confortablement, alors que ces communes ont à leurs têtes des maires de gauche.
Mais ce n’est qu’en 2026 que l’on pourra dire si cette législative partielle anticipait des tendances plus profondes. Les prophéties, c’est bien connu, se révèlent exactes… une fois que l’on croit savoir ce qu’elles annonçaient. »
Retrouvez la chronique RCF 104 dans sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)
4 réflexions sur « Chronique Place Gre’net – RCF : Le second tour de la législative partielle en Isère »
…et le contexte très singulier, selon le maire de Grenoble, c’est avec une faible, et basse participation
qu’il a été « élu ».
Ce qui s’appelle un plébiscite !!!
Les socialo ont dynamite LFI c est bientôt fini la gauche ne peux pas être représentée par un parti trotskiste
Pour Eric Piolle « il n’y a pas grand-chose à en tirer » parce que « c’est un contexte très singulier avec une participation très basse ».
Qu’il se regarde dans la glace alors qu’il a été élu dans le contexte encore plus singulier du Covid, et avec une participation encore plus basse. Mais ça, il est tellement gonflé de lui-même qu’il en est incapable.
Les résultats du second tour des dernières élections municipales grenobloises, c’est grosso modo (facile à mémoriser) : une participation de 1/3 du corps électoral, et 1/2 vote pour la majorité, soit 1/6 du corps électoral pour la majorité actuelle. C’est pas beaucoup mais ça suffit pour prendre le pouvoir dans la ville.