CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 98 du lundi 25 novembre 2024, retour sur la colère des habitants du quartier Saint-Bruno de Grenoble.
« Aujourd’hui, nous allons parler du quartier Saint-Bruno de Grenoble. Le quartier Saint-Bruno et sa place du même nom sont évidemment des lieux emblématiques de la ville de Grenoble. Ses frontières sont d’ailleurs un peu floues, puisqu’il déborde et diffuse sur le cours Berriat, la rue Nicolas-Chorier, la rue Abbé-Grégoire et d’autres encore.
Quartier populaire, quartier militant, haut-lieu de mixité, Saint-Bruno est un îlot au cœur de Grenoble, une sorte de centre-ville alternatif.
Un quartier victime du trafic de stupéfiants
Mais le quartier est aussi victime du trafic de stupéfiants. Le trafic a toujours été présent sur la place, et les dealers ne se cachent pas, ou à peine. Ce n’est pas une exception à Grenoble, la rue de l’Alma ou le quartier Hoche sont exactement dans la même situation.
Sauf que, comme chacun sait, une guerre de territoires est en cours actuellement entre trafiquants. Et le quartier Saint-Bruno n’est pas épargné par les nombreux épisodes de violences qui peuvent survenir dans ce cadre. Les fusillades y sont fréquentes. En vérité, cela fait des années que ça dure, mais les choses se sont intensifiées ces derniers mois.
Et les habitants expriment leur ras-le-bol. Et ça non plus ce n’est pas une nouveauté. En novembre 2023 déjà, un grand nombre de riverains avaient exprimé leur colère à l’occasion d’un débat organisé par l’union de quartier. Quelques mois plus tard, en mars 2024, de nouvelles voix se sont fait entendre lors d’une réunion publique.
En fait, un grand nombre d’habitants semblent juste en avoir assez des images d’Épinal accolées à Saint-Bruno, alors qu’ils vivent une réalité quotidienne de plus en plus pesante, au rythme des fusillades, des violences et des opérations de police.
Récemment, un collectif d’habitants et de commerçants s’est formé pour dénoncer leur situation auprès des institutions. Et le discours est pour le moins alarmant. Dans une déclaration, les membres du collectif décrivent des clients qui n’osent plus venir dans les commerces de peur d’une balle perdue, des écoles qui annulent des sorties, des espaces publics qui ne seraient plus accessibles. Et plus généralement des « espaces de non-droit » et un « sentiment d’abandon par les autorités compétentes ».
Des solutions difficiles à trouver
Mais les solutions ne semblent pas pour demain. D’abord parce qu’un tel problème ne se règle pas en claquant des doigts. Quand on voit qu’à Échirolles, c’est un immeuble entier, le fameux Carrare, qui a été évacué et fermé pour tenter de mettre fin au trafic, on comprend que les autorités explorent toutes les pistes, y compris les plus extrêmes.
Le collectif réclame, pour sa part, un réaménagement de la place Saint-Bruno, qui permettrait de gêner l’activité des dealers. Mais la Ville de Grenoble botte en touche, en expliquant qu’un tel projet, qui nécessiterait forcément beaucoup de travaux, ne peut pas se mettre en place en fin de mandat. Un argument que les habitants ne trouvent pas « entendable ».
Quant à l’union de quartier, elle exprime toute sa réserve sur ce projet de réaménagement. L’association a pour habitude de soupçonner la Ville de vouloir changer le visage de la place Saint-Bruno dès qu’il est question d’aménagements urbains. Mais face à une situation de plus en plus difficile à vivre, chacun devrait, peut-être, essayer de mettre de côté ses postures. »
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