FLASH INFO – Sept salariées du groupe Elior annoncent porter plainte au conseil de prud’hommes. Elles réclament le paiement des jours de grève, dans le cadre d’un mouvement social de six semaines sur Grenoble, au cours duquel les femmes de ménage ont dénoncé des mutations forcées.
Près de dix mois après la fin de leur mouvement de grève à Grenoble, sept salariées de la société de nettoyage Elior annoncent porter plainte au conseil de prud’hommes. « Leur avocate Laure Germain-Phion, qui vient de déposer les dossiers au tribunal, a relevé plusieurs infractions à la législation du travail et demande une indemnité de compensation pour les jours de grève indûment prélevés sur tous les salaires », indique par voie de communiqué la CGT, qui soutient l’action des salariées du groupe Elior.
L’avocate indique invoquer une jurisprudence selon laquelle « les salariés qui se sont trouvés dans une situation contraignante telle qu’ils ont été obligés de cesser le travail pour faire respecter leurs droits essentiels, directement lésés par suite d’un manquement grave et délibéré de l’employeur à ses obligations, peuvent prétendre à des indemnités de remboursement des jours de grève ». Quant à la CGT, elle considère que le mouvement social mené durant six semaines répond à cette condition.
Les salariées du groupe Elior avaient manifesté devant la préfecture de l’Isère, avec le soutien de la CGT. © Florent Mathieu – Place Gre’net
En février 2024, les salariées du groupe Elior avaient lancé un mouvement de grève alors qu’une quinzaine d’entre elles avaient reçu de la part de leur direction des avis de mutation jugés inacceptables. Affectées initialement au nettoyage de bâtiments administratifs, elles se voyaient en effet dirigées vers un Ehpad ou le CHU Grenoble-Alpes. Soit, aux yeux de la CGT, des postes demandant des formations particulières, dont les salariées concernées ne disposaient pas. Les décisions de mutation, au demeurant, avaient été prises sans concertation préalable.
Le mouvement de grève avait donné lieu à plusieurs manifestations, notamment devant le bâtiment des Finances publiques de Grenoble, où les salariées exerçaient leurs missions. Mais aussi devant la préfecture de l’Isère pour interpeller directement l’État, en tant que client du groupe Elior. À la mi-mars, elles avaient obtenu l’annulation des mutations, mais avaient décidé de poursuivre le mouvement pour obtenir le paiement des jours de grève. Un combat qui va donc désormais se dérouler aux prud’hommes.