EN BREF – La députée LFI de l’Isère Élisa Martin a apporté son soutien, vendredi 1er mars 2024, au personnel d’entretien du groupe Elior-Derichebourg, en grève depuis le 24 février dans la région grenobloise. Ces salariées, en charge du nettoyage de bâtiments administratifs, s’opposent aux mutations imposées, accompagnées de suppressions de postes et d’une dégradation des conditions de travail. Une lutte que soutient également le secrétaire départemental du PCF Isère Jérémie Giono, qui a écrit, mardi 5 mars, au préfet, pour lui demander d’intervenir.
[Article publié le 2 mars 2024 à 11 h 16 et mis à jour le 5 mars 2024 à 12 h 25 avec ajout encadré] « En grève depuis près d’une semaine, les salarié-e‑s du groupe Elior-Derichebourg, qui chaque jour sillonnent nombre de bâtiments administratifs de la région grenobloise, s’opposent aux mutations et suppressions de postes qui leur sont imposées, et qui devraient prendre effet dès ce lundi 4 mars 2024 », rappelle Élisa Martin. La députée LFI de l’Isère a apporté son « soutien » à la mobilisation du personnel d’entretien, dans un communiqué daté du vendredi 1er mars.
« La manœuvre du groupe est inacceptable », dénonce Élisa Martin. Une douzaine de salariées ont en effet reçu « un ordre de mutation d’office, une dizaine de jours avant la date de prise d’effet, et alors même que certaines avaient déjà refusé de signer un tel contrat ». La direction leur a annoncé qu’elles devraient désormais travailler dans un Ehpad ou au CHU Grenoble Alpes.
Des mutations « sans formation au nettoyage des locaux à visée médicale »
Pour ces femmes de ménage, souvent en poste depuis des décennies, « ces mutations s’opèrent sans formation au nettoyage des locaux à visée médicale, ni prise en compte de la pénibilité causée par ces déplacements forcés », déplore la députée de la troisième circonscription de l’Isère, sur la même ligne que la CGT Nettoyage, mobilisée aux côtés des grévistes.
L’élue insoumise pointe également « la charge de travail supplémentaire » engendrée par la réduction du personnel – passant « de huit à trois » salariées sur certains chantiers – sans oublier « la diminution de temps de travail alloué ». Ainsi, « ces salariées, souvent précaires, usées par le travail, âgées, ou non motorisées, se retrouvent encore un peu plus maltraitées », s’indigne-t-elle.
« Les femmes, toujours premières victimes de la souffrance au travail »
Les femmes sont toujours les « premières victimes de la souffrance au travail », s’insurge Élisa Martin, saluant le combat de ces « essentielles », femmes pour la plupart. Et la députée de reprendre le qualificatif d’une gréviste évoquant des « guerrières sans arme ».
« Levers à l’aube, cumuls de chantiers éloignés géographiquement, salaires atteignant difficilement le Smic et fins de mois “dans le rouge” sont monnaie courante », souligne-t-elle. « A cela s’ajoutent de longues années de labeur qui ont esquinté la santé de celles qui sont parfois mères célibataires, parents d’enfant en situation de handicap ou ont dépassé l’âge légal de la retraite. »
À quelques jours de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, Élisa Martin se joint donc « à l’appel de « celles qui contribuent à tenir la France debout », en soutenant leurs demandes d’annulation des mutations forcées, d’annulation des suppressions de postes et de paiement des jours de grève ». La députée LFI adressera ainsi un courrier aux sociétés Elior et Derichebourg pour réaffirmer ces revendications.
Le PCF Isère demande au préfet d’intervenir auprès d’Elior-Derichebourg
Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF Isère, a écrit, mardi 5 mars 2024, au préfet Louis Laugier, pour solliciter une « intervention » de sa part, « en tant que premier représentant de l’État dans notre Département », au sujet de la grève des salariées du groupe Elior-Derichebourg.
« La direction du groupe a décidé de supprimer douze postes dans ces services, imposant sans discussion à ces douze femmes de ménage des mutations dans d’autres secteurs, notamment des établissements de santé (CHU, Ehpad, etc) », rappelle Jérémie Giono, soulignant les contraintes que cela implique pour le personnel.
« Ces décisions, guidées par les appétits financiers des actionnaires, viennent frapper de plein fouet la vie de ces femmes, et dégraderont la qualité du service rendu au sein des services publics », déplore le responsable communiste. Évoquant une « grève historique », il estime que ces femmes de ménage sont « l’illustration de toutes celles et ceux que le président de la République qualifiait lors de la pandémie de Covid de “héros du quotidien” ».
Jérémie Giono conclut donc son courrier en s’adressant directement au préfet de l’Isère. « Les services de l’État, en tant que donneurs d’ordres, ont la responsabilité d’intervenir avec fermeté auprès de son prestataire, afin qu’il renonce à ces mutations forcées et réductions d’effectifs », affirme le secrétaire départemental de la fédération de l’Isère du PCF.
[Encadré ajouté le 5 mars 2024]
2 réflexions sur « Grenoble : la députée LFI Élisa Martin et le PCF Isère soutiennent la grève des salariées d’Elior-Derichebourg »
On n’a pas vu MMe Martin défendre les riverains qui subissent les nuisances du « 38 rue d’Alembert », ou des MJC en difficulté et des associations comme le Plateau…
Donc Elisa Martin va se fendre d’une lettre à Elior-Derichebourg. Bel effort médiatique.
Puisqu’elle est dans l’épistolaire, pourrait-elle aussi écrire à Eric Piolle pour lui demander de combattre l’insécurité à Grenoble ? Dommage qu’elle ne l’ait pas fait quand c’était sa responsabilité, mais il n’est pas trop tard pour qu’elle se rattrape. Le veut elle ?