FLASH INFO – Sixième semaine de grève pour les femmes de ménage du groupe Elior-Derichebourg, qui ont pris la parole au départ de la manifestation des salariés du social et du médico-social, jeudi 4 avril 2024, à Grenoble. Mobilisées depuis le 23 février, celles-ci ont obtenu l’annulation des mutations forcées, leur principale revendication. Mais elles poursuivent leur mouvement pour le paiement des jours de grève.
Présentes, jeudi 4 avril 2024, au départ de la manifestation des salariés du social et médico-social, devant la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS), elles ont été acclamées par le cortège. Les femmes de ménage du groupe Elior-Derichebourg, en charge du nettoyage de bâtiments administratifs, sont actuellement dans leur sixième semaine de grève, à Grenoble.
Présentes au départ de la manifestation du social et du médico-social, le 4 avril 2024, les femmes de ménage d’Elior-Derichebourg sont en grève depuis six semaines. © Manuel Pavard – Place Gre’net
En lutte depuis le 23 février, celles-ci ont obtenu, vers la mi-mars, l’annulation des mutations forcées dans des Ehpad ou au CHU Grenoble-Alpes, soit leur principale revendication initiale. Mais la vingtaine de salariées restent mobilisées pour le paiement des jours de grève.
« C’est une très belle victoire »
Pas question toutefois de bouder leur plaisir, après ce premier succès. « Avoir fait reculer une multinationale comme Elior-Derichebourg, pour nous, c’est énorme ! C’est une très belle victoire », savoure ainsi Abla Senoussi, déléguée syndicale.
« Les mutations étaient illégales donc la grève était justifiée. Ils nous ont forcées à la faire, maintenant ils doivent nous la payer », lancent en chœur cette dernière et l’une de ses collègues. Elles insistent en effet sur les conséquences au quotidien, après « presque deux mois sans salaire ». Car « les factures continuent à tomber… Et il faut aussi remplir le frigo », soulignent-elles.
« On a fait une très bonne “pub” à Elior-Derichebourg »
Les felles de ménage ont en outre reçu, par courrier, « une mise en demeure disant qu”[elles étaient] en absence injustifiée », s’indigne Abla Senoussi. « Plutôt que de leur payer les jours de grève, l’employeur préfère envoyer des équipes de non grévistes recrutées en CDD, ce qui est illégal », s’insurge Chantal Gomez, représentante du syndicat CGT nettoyage.
Les femmes de ménage ont obtenu l’annulation des mutations forcées mais restent mobilisées pour le paiement des jours de grève. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Les grévistes, qui travailleront ensuite pour une nouvelle entreprise, restent en tout cas plus que jamais « solidaires » et déterminées à « ne rien lâcher ». Avec, cerise sur le gâteau, une autre petite satisfaction : « On a réussi à faire une très bonne “pub” à Elior-Derichebourg », ironise Abla Senoussi. « Maintenant, leurs clients sauront à qui ils ont affaire. »