DÉCRYPTAGE – Le premier tour de l’élection législative partielle sur la première circonscription de l’Isère a vu la qualification de Lyes Louffok et de Camille Galliard-Minier. Si le candidat NFP est arrivé en tête du scrutin, notamment grâce aux voix des électeurs grenoblois, sa victoire au soir du second tour dimanche 19 janvier semble toutefois loin d’être assurée. Sa concurrente peut en effet s’appuyer sur un réservoir de voix important, notamment celui de Nathalie Béranger, arrivée en troisième position de l’élection.
Le premier tour de l’élection législative partielle sur la première circonscription de l’Isère a livré ses résultats au soir du dimanche 12 janvier 2025. Une élection qui se tenait à la suite de la démission du député Hugo Prévost. Ce dernier, élu en juillet 2024 sous bannière LFI-NFP, tombeur du député sortant et ancien ministre Olivier Véran, avait en effet démissionné de son mandat au mois d’octobre suivant, sur fond d’accusations de « faits graves à caractère sexuel ».
La démission d’Hugo Prévost, quelques mois après son élection à l’Assemblée nationale, a provoqué l’organisation d’une législative partielle sur la première circonscription de l’Isère. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Le choix d’un nouveau candidat NFP pour la première circonscription n’avait pas été de tout repos. Après l’échec de l’option Lucie Castets et le refus des Insoumis de laisser la socialiste iséroise Amandine Germain tenter sa chance, c’est Lyes Louffok qui avait été désigné. Une candidature aux allures de parachutage puisque Lyes Louffok était candidat… dans le Val-de-Marne en juin 2024. Face à lui, Camille Galliard-Minier prenait la succession d’Olivier Véran, lequel avait fait savoir qu’il renonçait à se (re)présenter.
Onze candidats pour une circonscription
Les autres candidats ? Trois noms étaient de nouveau à l’affiche, après avoir été en lice en juin 2024. À savoir, le candidat ciottiste – Rassemblement national Alexandre Lacroix, la candidate Les Républicains Nathalie Béranger, et le candidat Lutte ouvrière Rémi Adam. La première circonscription de l’Isère n’avait en effet compté que cinq candidats pour des élections législatives anticipées, organisées dans l’urgence. Un chiffre très en-deçà de ses habitudes : elle en avait compté neuf en 2022, et même quinze en 2017 et 2012.
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2 réflexions sur « Surprises et perspectives : les enseignements du 1er tour de la législative partielle en Isère »
Un parachutage qui embarrasse.…
Décidément, le bobo persiste dans cette circonscription.
« Restent deux bastions de gauche. D’une part, Le-Sappey-en-Chartreuse, où Lyes Louffok obtient 40,04 % des suffrages exprimés, loin devant les 22,25 % de Camille Galliard-Minier. D’autre part, évidemment, Grenoble. Le candidat NFP décroche 40,95 %, contre 18,99 % pour la candidate macroniste… »
Le cas du Sappey-en-Chartreuse, qui se différencie des communes « huppées » du Grésivaudan, serait certainement très intéressant à analyser. Déjà évaluer si c’est historiquement toujours le cas, semblant en faire un « eco-quartier grenoblois délocalisé à la montagne » avec une sociologie à la grenobloise de bobos de gauche et d’extrême gauche » ? Avec le paradoxe d’avoir élu à sa tête un maire de centre-droit, chef d’un groupe d’opposition à la Métropole de Grenoble ? Peut-être pas si paradoxal que cela car à travers ses interventions pendant les conseils métropolitains, on voit bien qu’il s’agit de quelqu’un de tout à fait pragmatique et qui agit pour les bénéfices du territoire et de sa population, bien loin des idéologues composant une partie de la majorité.