EN BREF – La maire d’Échirolles Amandine Demore annonce avoir signé un arrêté muni­ci­pal pour faire fer­mer l’im­meuble Le Carrare. Point de deal bien connu des ser­vices de police, le bâti­ment pré­sente une dégra­da­tion de ses ins­tal­la­tions élec­triques qui met en « dan­ger de mort » ses habi­tants. Il sera fermé à comp­ter du ven­dredi 27 sep­tembre 2024, avec relo­ge­ment de ses loca­taires… et inter­rup­tion du tra­fic que l’é­lue espère définitive.

« Il était devenu impé­ra­tif de fer­mer ce bâti­ment », a affirmé Amandine Demore, maire d’Échirolles, à l’oc­ca­sion d’une confé­rence de presse (à laquelle Place Gre’net n’a étran­ge­ment pas été convié) devant l’im­meuble Le Carrare, mardi 24 sep­tembre 2024.

Le matin même, l’é­lue avait annoncé signer deux arrê­tés¹l’un pour l’im­meuble et l’autre pour son par­king. décla­rant inha­bi­table l’é­di­fice, situé en plein centre-ville échi­rol­lois, point de deal (et de fusillades) bien connu des ser­vices de police et de jus­tice. L’immeuble sera fermé pour un temps indé­ter­miné le ven­dredi 27 septembre.

Une opé­ra­tion de police au sein de l’im­meuble Le Carrare. Point de deal bien connu, l’im­meuble sera fermé à par­tir du 27 sep­tembre pour des rai­sons de sécu­rité. © Préfecture de l’Isère

Ce n’est cepen­dant pas direc­te­ment les tra­fics qui occa­sionnent la fer­me­ture mais bien l’é­tat de salu­brité du Carrare. Amandine Demore explique ainsi avoir reçu le rap­port d’un expert fai­sant état d’un « dan­ger de mort per­ma­nent », du fait de la dégra­da­tion des ins­tal­la­tions électriques.

« Le rap­port est édi­fiant, c’est ma res­pon­sa­bi­lité de pro­té­ger les habi­tantes et les habi­tants », assume la maire. Non sans rap­pe­ler que la copro­priété avait été aver­tie de la néces­sité de réa­li­ser des tra­vaux, à l’oc­ca­sion d’un pre­mier rap­port pré­senté à l’au­tomne 2023.

Vers la fin du point de deal ?

Amandine Demore se veut tou­te­fois très claire : les dégra­da­tions obser­vées sont une consé­quence du tra­fic de stu­pé­fiants. « Cette situa­tion découle des nom­breuses dégra­da­tions géné­rées par les actes de mal­veillance liés au tra­fic de drogue qui pour­rit la vie des rési­dents et des rive­rains de cet immeuble », décrit la Ville d’Échirolles par voie de com­mu­ni­qué. Quant aux tra­vaux effec­tués, ceux-ci ne tiennent pas long­temps face aux dea­leurs occu­pant les lieux.

Amandine Demore, maire d’Échirolles. © Manuel Pavard – Place Gre’net

Aussi, l’é­lue compte-t-elle sur la fer­me­ture du Carrare pour mettre fin au point de deal. « On ne pourra plus ren­trer dans le bâti­ment », mar­tèle-t-elle, en pré­ci­sant tra­vailler avec les ser­vices com­pé­tents pour faire en sorte que les tra­fi­quants ne reprennent pas pos­ses­sion des lieux une fois l’im­meuble rou­vert. Ni qu’ils éta­blissent un nou­veau point de deal à proxi­mité. « Nos poli­ciers muni­ci­paux vont sur­veiller ça 24 heures sur 24″, assure Amandine Demore, qui affirme fer­me­ment que « les ter­ri­toires n’ap­par­tiennent pas aux dea­leurs ».

Quid des habi­tants du Carrare ? Entre réels loca­taires et squat­teurs, la maire admet elle-même ne pas dis­po­ser de leur nombre exact. Reste que ceux-ci seront accom­pa­gnés par les ser­vices de la Ville et de la pré­fec­ture, afin de pou­voir être relo­gés. « Personne ne sera à la rue », pro­met ainsi Amandine Demore, non sans rap­pe­ler que le relo­ge­ment, ini­tia­le­ment, est censé être de la res­pon­sa­bi­lité des pro­prié­taires. Tout comme, au demeu­rant, les tra­vaux qui s’imposent.

Les contrôles se pour­sui­vront, annoncent la police et la justice

Dans un com­mu­ni­qué publié le 24 sep­tembre 2024 au soir, la Ville d’Échirolles, le par­quet de Grenoble et la pré­fec­ture de l’Isère indiquent que « l’é­va­cua­tion des rési­dents est orga­ni­sée dès aujourd’hui, avec un relo­ge­ment et un accom­pa­gne­ment social indi­vi­duel ». « Chacune des per­sonnes concer­nées est reçue par les ser­vices sociaux de la mai­rie et de l’État, afin de les mettre en sûreté et de les relo­ger de façon tem­po­raire », ajoutent-ils.

« Le tra­fic de stu­pé­fiants ayant par ailleurs for­te­ment dégradé les condi­tions de sécu­rité de l’immeuble, la maire, le pré­fet et le pro­cu­reur, comme ils s’y étaient enga­gés, ont mis en place un comité de suivi pour res­tau­rer la sécu­rité et la tran­quillité publiques dans et autour du Carrare », pré­cise encore le com­mu­ni­qué. En fai­sant savoir que les « opé­ra­tions de contrôles ren­for­cés sur ce sec­teur » se poursuivront.

[Encadré ajouté le 25 sep­tembre 2024 à 9 heures]