EN BREF – L’immeuble Le Carrare d’Échirolles, point de deal bien connu de l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise, semble faire l’ob­jet de toutes les atten­tions de la pré­fec­ture de l’Isère. Et pour cause : mal­gré plu­sieurs inter­ven­tions de la police, le site a été le théatre de fusillades en juillet puis en août 2024. Une nou­velle opé­ra­tion des forces de l’ordre y a été orga­ni­sée mer­credi 21 août au soir.

« La situa­tion de l’im­meuble du Carrare fait l’ob­jet d’une atten­tion par­ti­cu­lière et les forces de sécu­rité y sont pré­sentes quo­ti­dien­ne­ment », affirme la pré­fec­ture de l’Isère. Cette der­nière rap­pelle par ailleurs qu’une opé­ra­tion « place nette » s’é­tait tenue dans cet immeuble d’Échirolles en mars 2024, quelques mois après un pre­mier « déman­tè­le­ment » en novembre 2023. Objectif du pré­fet Louis Laugier ? « Déstabiliser le tra­fic de stu­pé­fiants en ren­for­çant la pré­sence poli­cière et le nombre d’o­pé­ra­tions sur les points de deal ».

« Les effec­tifs de police mobi­li­sés pro­cèdent quo­ti­dien­ne­ment à des contrôles d’i­den­tité et à des visites de par­ties com­munes. En paral­lèle, un tra­vail d’en­quête est mené en étroite col­la­bo­ra­tion avec le par­quet de Grenoble », décrivent les ser­vice de l’État, en pré­ci­sant que des CRS sont affec­tés en ren­fort des agents de police gre­no­blois. Et d’af­fir­mer que « depuis une semaine, on constate une amé­lio­ra­tion signi­fi­ca­tive de la situa­tion grâce notam­ment à 15 inter­pel­la­tions depuis le 13 août et 150 per­sonnes contrô­lées ».

Opération des forces de l’ordre dans l’im­meuble Le Carrare mer­credi 21 août au soir. © Préfecture de l’Isère

Signe de cette pres­sion acr­rue ? Une opé­ra­tion des forces de l’ordre s’é­tait déjà dérou­lée le ven­dredi 9 août 2024 autour de l’im­meuble Le Carrare, avec la mobi­li­sa­tion d’une qua­ran­taine d’a­gents. Des per­qui­si­tions avaient alors per­mis de mettre la main sur dif­fé­rentes armes ou gilets pare-balles, mais sans sai­sie de drogue.

L’opération du 21 août 2024 s’ins­crit dans la même logique de démons­tra­tion de force de la pré­fec­ture, avec une nou­velle mobi­li­sa­tion d’une qua­ran­taine d’a­gents et l’in­ter­pel­la­tion de deux guet­teurs, comme le rap­porte France Bleu Isère.

La pré­fec­ture pré­cise que l’im­meuble Le Carrare « fait éga­le­ment l’ob­jet d’un suivi très fin des ser­vices en étroite col­la­bo­ra­tion avec le syn­dic et la mai­rie, qui a éga­le­ment engagé un comité de suivi ras­sem­blant l’en­semble des par­ties pre­nantes ». La maire d’Échirolles, Amandine Demore, pré­sente lors de la der­nière opé­ra­tion poli­cière au sein de l’im­meuble, avait par ailleurs tiré la son­nette d’a­larme mi-août face aux vio­lences en lien avec le tra­fic de stu­pé­fiants et dénoncé un manque de moyens des forces de l’ordre.

De nou­veaux coups de feu à Échirolles

L’opération du 21 août au soir n’a pas empê­ché de nou­velles vio­lences à Échirolles, quelques heures plus tard. Le rap­port de la police natio­nale indique ainsi que des coups de feu ont été enten­dus aux alen­tours de minuit sur l’a­ve­nue des États-Généraux. Présent dans le sec­teur, un équi­page a pu obser­ver un véhi­cule pre­nant la fuite, avant que son conduc­teur n’a­ban­donne le véhi­cule pour s’en­fuir à pied, sans qu’il soit pos­sible de l’interpeller.

Le véhi­cule, signalé volé, pré­sen­tait six impacts de balle ainsi que des tâches de sang, tan­dis que cinq étuis de 9 mm ont été retrou­vés dans le coffre. Dans le même temps, pour­suivent les poli­ciers, un indi­vidu blessé par balle au niveau de la che­ville gauche s’est rendu à la Clinique des Cèdres, avant d’être trans­féré au CHU Michallon pour une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale. Le par­quet de Grenoble s’est saisi de l’enquête.