CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 92 du lundi 23 septembre 2024, retour sur une interpellation lancée par les syndicats de M Tag.
« Aujourd’hui nous allons parler d’une alerte syndicale au sein de M Tag. Les organisations Force ouvrière, Solidaires, Unsa et CFE-CGC de la société de transports grenobloise M Tag se sont unies pour adresser une lettre ouverte à trois présidents différents. D’abord, celui de M Tag, Jean-Paul Trovero. Ensuite, celui du Smmag, l’autorité régulatrice des transports de l’agglomération, à savoir Sylvain Laval. Et enfin celui de la Métropole, qui chapeaute le Smmag, en l’occurrence Christophe Ferrari.
La lettre ouverte, datée du 17 septembre 2024, dénonce une « maltraitance sociale » au sein de M Tag, sur fond de plans d’économie (au pluriel) et de réduction des effectifs. Pour les syndicats, la situation engendre une dégradation des conditions de travail qui mène à « des démissions en série et des taux d’absentéisme records, devenus incontrôlables et structurels ».
Une activité syndicale forte à M Tag
Ce n’est pas la première fois que les syndicats donnent de la voix. L’activité syndicale au sein de M Tag est très forte, certains se rappellent sans doute encore du mouvement de grève de novembre 2022, qui avait fortement perturbé le réseau de transports. Et il y avait eu, bien entendu, des mouvements encore plus marquants par le passé.
Récemment, les syndicats avaient surtout interpellé la direction sur sa volonté de resserrer la vis en matière de lutte contre la fraude. FO avait ainsi fermement désapprouvé le déploiement de contrôleurs en civil dans les bus ou les tramways de l’agglomération. Et plus généralement, l’organisation estimait que M Tag appliquait une « politique du chiffre », y compris en exerçant des pressions sur ses personnels.
Mais ici, l’interpellation est beaucoup plus générale… et concerne aussi plus que jamais les usagers. D’une part, parce que les syndicats estiment que la souffrance des agents a un impact sur la qualité du service rendu. D’autre part, parce qu’ils affirment que depuis le début de l’été, un plan de transport adapté a été mis en place sur le réseau M Tag en raison d’une situation de sous-effectifs causée par un grand nombre d’arrêts-maladie.
Un plan de transport adapté, cela signifie tout simplement… moins de trams ou moins de bus pour les usagers. Et cette diminution de l’offre devrait durer jusqu’au mois de novembre. Sauf que les usagers, en particulier les abonnés, n’en ont pas du tout été informés. Ce qui serait la moindre des choses.
Chacun se renvoie la balle
Que répondent les institutions concernées ? Rien. Évidemment, quand on parle d’une société de transports, on ne devrait pas être surpris de se faire balader, mais tout de même. Nous avons bien entendu contacté les trois organismes destinataires du courrier. Résultat ? La Métropole nous renvoie vers le Smmag, le Smmag nous renvoie vers M Tag, et M Tag nous indique que les présidents répondront « en temps voulu ».
Reste que la Métropole est une intercommunalité, le Smmag un établissement public, et M Tag une société publique locale. Dès lors, ce silence pose beaucoup de questions en matière de transparence. Le prochain conseil du Smmag doit se tenir le jeudi 26 septembre, et nous verrons si le sujet sera abordé à ce moment-là. Mais en attendant, il est assez décevant, sur un sujet aussi important, de devoir se contenter d’un simple : « Terminus, tout le monde descend ». »
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