FOCUS – Un collectif d’associations s’est adressé au préfet de l’Isère à travers une lettre ouverte pour dénoncer les nouvelles conditions d’accès dématérialisées aux services de la préfecture, véritable « fabrique de sans-papiers » sur fond de difficultés à obtenir des rendez-vous dans un délai raisonnable. En réponse, la préfecture assure que le système fonctionne et a même permis de délivrer plus de rendez-vous qu’auparavant.
« Fabrique des sans-papiers » ou « réponse adaptée aux usagers » ? Les associations d’aide aux réfugiés et les services de l’État n’ont (clairement) pas la même lecture des nouvelles modalités d’accueil du public mises en place par la préfecture de l’Isère en mars 2024. Au travers d’une lettre ouverte adressée au mois de mai au préfet, le collectif (ou « coordination ») Bouge ta Pref” 38 alerte ainsi sur de « graves dysfonctionnements » dans la procédure.
Le courrier signé, entre autres, par l’Apardap1Association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection., la CGT sans-papiers, le Diaconat protestant, La Cimade, la Ligue de l’enseignement 38, l’ODTI, le Secours catholique Isère ou encore RESF2Réseau éducation sans frontières, dénonce « les difficultés croissantes rencontrées depuis quelques mois par les personnes étrangères ». Ceci en raison d’un défaut d’accès à l’information, d’une complexité croissante des procédures et « surtout » de l’impossibilité d’avoir un rendez-vous dans les temps.
Des rendez-vous qui disparaissent en un clin d’œil ?
Alors que l’accueil physique en préfecture a été supprimé au profit d’une prise de rendez-vous préalable en ligne, les associations y voient un « symbole [traduisant] la volonté d’exclure tous ceux qui se heurtent au mur numérique ».
En particulier, ajoutent-elles, quand les rendez-vous en question sont « quasiment impossibles à prendre » : « Ces rendez-vous sont mis en ligne 2 ou 3 fois par semaine et disparaissent en un clin d’œil.[…]. Il faut donc attendre une semaine pour retenter sa malchance. »
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