FOCUS – Le FCG affronte Vannes, samedi 8 juin 2024, en finale de Pro D2, au stade Ernest-Wallon de Toulouse. Une opposition de styles avec en jeu, la montée en Top 14. L’affiche s’annonce particulièrement indécise entre des Bretons novices à ce niveau et des Grenoblois qui ont affiché des ressources mentales insoupçonnées pour surmonter une saison compliquée, marquée notamment par un retrait de points.
À 80 minutes du Top 14. Au bout d’une saison qui l’aura vu passer par toutes les émotions, le FCG se retrouve sur la dernière marche, avec un ultime obstacle à franchir. Ce sera samedi 8 juin 2024, à 17 h 30, contre Vannes, au stade Ernest-Wallon de Toulouse, qui accueillera cette finale de Pro D2 aussi alléchante qu’indécise.
Auteurs d’un véritable exploit en demi-finale, jeudi 30 mai, en s’imposant d’un petit point (23−22) à Aix-en-Provence, leader de la saison régulière, jusque-là invaincu sur sa pelouse, les Grenoblois ont pu attendre tranquillement de découvrir le nom de leur adversaire. Et c’est finalement le RC Vannes qui a décroché le second ticket en venant à bout de Béziers (27−21), le lendemain, dans son stade de la Rabine.
Vannes veut devenir le premier club breton à jouer en Top 14
Vaincus à trois reprises en demie, les Morbihannais disputeront donc la toute première finale de Pro D2 de leur histoire. Une qualification venant récompenser la progression exemplaire d’un club qui n’a accédé au niveau professionnel qu’en 2016, à l’issue de sa montée dans l’antichambre de l’élite. Mais celui-ci n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.
De fait, si les joueurs seront bien quinze de chaque côté, le FCG n’affrontera pas seulement Vannes, à Ernest-Wallon. Car le RCV portera les espoirs et les couleurs de toute une région, rêvant de devenir le premier club breton – et plus largement du Grand Ouest – à évoluer en Top 14. Un beau symbole certes, mais les Isérois ne sont pas là pour faire des sentiments.
Une saison aux allures de montagnes russes pour le FCG
L’histoire serait d’ailleurs tout aussi belle – même pour un observateur neutre – si cette finale venait couronner la saison aux allures de montagnes russes de Grenoblois formidables de courage, d’abnégation et de résilience. Rien n’aura été épargné en effet aux Rouge et Bleu, qui ont compté jusqu’à 12 points de pénalité pour irrégularités financières, avant de voir la sanction réduite à 8 points en appel.
Un exercice 2023 – 2024 mouvementé en coulisses comme sur le terrain. À ce retrait de points, il faut ainsi ajouter l’arrivée à l’intersaison d’une nouvelle direction incarnée par Patrick Goffi et l’éviction en cours de saison d’Aubin Hueber. En conflit avec une partie du vestiaire, le nouvel entraîneur isérois – désormais directeur sportif – a été écarté en février 2024 à la demande des cadres, remplacé à son poste par un duo, Nicolas Nadau et Patrick Pezery.
D’autres équipes auraient certainement craqué sous le poids de ces nombreux écueils. Mais les Grenoblois ont pris leurs responsabilités, affichant d’énormes ressources mentales et physiques, pour signer un sprint final quasi parfait. Résultat des courses, huit victoires sur les neuf dernières journées de championnat, avant la démonstration face à Dax en barrage (58−10) et donc ce succès au bout du suspense en demie, à Aix-en-Provence.
Opposition de styles et pronostic difficile
Cette finale devrait en tout cas donner lieu à une opposition de styles. D’un côté, un FCG doté d’une force de frappe offensive ayant peu d’équivalents en Pro D2 et capable d’emballer le match à tout moment, en s’appuyant notamment sur les inspirations de l’ouvreur gallois Sam Davies. De l’autre, un RC Vannes solide sur ses fondamentaux et diablement efficace, dans les 22 adverses comme dans les siens.
Difficile dès lors de formuler un pronostic. Au classement, le club breton, dauphin du Provence Rugby, a fini devant Grenoble, 4e. Mais le bilan des confrontations en saison régulière penche du côté des Isérois, vainqueurs à l’aller au Stade des Alpes et au retour dans le Morbihan, à chaque fois d’une courte tête (respectivement 15 – 12 et 17 – 10).
Autre petit atout dans la manche du FCG, son expérience de ce genre de rendez-vous. Si Vannes est en effet novice à ce niveau, les coéquipiers de Steeve Blanc-Mappaz joueront, eux, leur deuxième finale consécutive et auront à cœur d’effacer la déconvenue subie la saison passée contre Oyonnax. Tout ne sera en outre pas perdu pour le vaincu, qui disposera d’une seconde chance en disputant le barrage d’accession face au treizième du Top 14.
Pas de retransmission sur écran géant au stade Lesdiguières
Une retransmission de la finale sur écran géant était envisagée au stade Lesdiguières, samedi 8 juin. Mais la Ville de Grenoble a finalement dû renoncer, comme elle l’a indiqué, mardi 4 juin au soir, invoquant des « raisons techniques », dont apparemment un problème de droits TV.
Les supporters grenoblois souhaitant se réunir pour voir le match auront donc le choix entre les bars et restaurants diffusant la finale ou le stade Ernest-Wallon, à Toulouse, pour les plus chanceux. Les 2 000 places réservées au FCG sont parties comme des petits pains mais la LNR a remis 600 places à disposition des deux clubs. Le FCG shop (place Victor-Hugo), ouvert jeudi 6 juin, de 14h à 18h, vendra les dernières places disponibles… S’il en reste !