CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 82 du lundi 6 mai 2024, retour sur les mobilisations contre les fermetures de bureaux de Poste.
« Aujourd’hui nous allons parler de fermetures de bureaux de Poste. C’est un sujet sensible, et qui est loin de ne concerner que les petites communes ou les collectivités rurales. Il suffit de faire une rapide recherche sur Internet pour découvrir des mobilisations contre des fermetures de bureaux de Poste à Paris, Lyon, Bordeaux, Strasbourg et bien d’autres villes encore.
Grenoble, naturellement, ne fait pas exception. Récemment, un rassemblement s’est ainsi tenu devant le bureau de Poste Alsace-Lorraine, dont la fermeture était initialement annoncée pour le 15 juin avant d’être reportée.
Une opposition à la fermeture qui fait consensus
Et l’opposition à la fermeture fait consensus. À ce rassemblement étaient présents des syndicats de la Poste, le collectif J’aime ma poste à Grenoble, ainsi que de nombreux riverains ou habitants. Mais aussi des personnalités politiques, et celles-ci sont venues en nombre.
La députée de l’Isère Élisa Martin a rejoint le rassemblement, de même que la conseillère régionale d’opposition Émilie Marche. Sans oublier bien entendu des élus de la Ville de Grenoble, à savoir Alan Confesson, Chloé Pantel, Margot Belair, Annabelle Bretton, et la première adjointe Isabelle Peters.
Il y avait aussi des élus d’opposition, puisque Dominique Spini, Brigitte Boer et Chérif Boutafa ont participé à la mobilisation. C’est à souligner, tant le groupe Société civile auquel ils appartiennent, avec pour chef de file Alain Carignon, est sévère vis-à-vis de l’action de la majorité. Il faut croire que, pour défendre un bureau de Poste, même les adversaires les plus farouches arrivent à tomber d’accord.
Ce genre de mobilisation n’est d’ailleurs pas nouveau. Vous vous souvenez peut-être que les habitants et des élus, le maire de Grenoble Éric Piolle en tête, avaient tenté d’empêcher la fermeture du bureau de Poste Championnet. Nous étions alors en 2018. Cet engagement n’avait pas empêché la fermeture du bureau, mais d’autres mobilisations ont donné des résultats plus satisfaisants, par exemple quartiers Île Verte et Stalingrad.
Il convient de rappeler que la municipalité n’a pas son mot à dire sur le sort des bureaux de Poste. Sauf ceux situés dans des quartiers Politique de la Ville. C’est d’ailleurs pourquoi la mairie a mis son veto à la fermeture du bureau Jean-Perrot. Et accuse la Poste de pratiquer une forme de chantage, en menaçant de fermer Stalingrad et Bajatière si la fermeture de Perrot lui est refusée.
Les éléments de langage de la Poste
Que répond la Poste aux critiques ? Elle explique que la raréfaction du courrier, les changements d’habitude des Français et la baisse de fréquentation des bureaux rendent nécessaires ces fermetures. Quand bien même la fréquentation d’Alsace Lorraine a augmenté entre 2023 et 2024, selon les syndicats.
Mais surtout, la Poste use d’éléments de langage. Elle ne parle ainsi jamais de fermeture, mais au contraire d’augmentation ou de pérennisation de la présence postale, via des partenariats avec des commerces environnants.
Bien sûr, la Poste a toute légitimité à défendre sa position et sa stratégie. Ce n’est pas par méchanceté qu’elle ferme des bureaux, et ceci, précisons-le, sans licenciements. Mais le recours continuel à ces éléments de langage ne rend pas sa communication audible, et prête encore plus le flanc aux critiques. En plus d’agacer énormément les journalistes. »
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