FLASH INFO – Des militants des groupes locaux d’Amnesty international se sont rassemblés sur la place Grenette de Grenoble, samedi 4 mai 2024, « pour dénoncer les violations des droits humains en Chine ». Une mobilisation organisée à l’occasion de la visite d’État en France du président chinois Xi Jinping, arrivé dimanche 5 mai dans l’après-midi.
Les militants d’Amnesty international ont profité de cette visite présidentielle pour faire signer des pétitions en faveur des prisonniers d’opinion chinois. Notamment l’avocate Chow Hang-Tung, emprisonnée pour avoir appelé la population hongkongaise à commémorer en privé la répression de la place Tian’anmen. Ou Zhang Zhan, condamnée pour avoir critiqué la gestion de la crise du Covid en Chine. Sans oublier Ilham Tohti, condamné en 2014 pour avoir dénoncé la persécution des Ouïghours, ainsi que Yiliyasijiang Reheman, étudiant Ouïghours arrêté en 2017. Deux personnes dont aucune nouvelle n’est parvenue depuis sept ans.
« Nous continuons de dénoncer la persécution des minorités ethniques et religieuses, en particulier des Ouïghours au Xinjiang, dont plus d’un million sont passés par des camps de « rééducation » et qui vivent désormais sous un régime orwellien de vidéo-surveillance de masse et de reconnaissance faciale », indique Amnesty international.
L’ONG note en outre que les technologies impliquées pour cette surveillance sont maintenant vendues à de nombreux pays. Et s’inquiète de leur usage en France, à la faveur des Jeux olympiques de Paris, alors qu’elles s’étaient développées en Chine à l’occasion des JO de Pékin en 2008. « La France est le 1er pays d’Europe à avoir introduit la vidéo-surveillance algorithmique dans la loi de mai 2023 “Jeux olympiques et paralympiques 2024” », décrit-elle. Soit « la porte ouverte à la reconnaissance faciale qui n’est qu’une fonctionnalité technique à activer sur ce type de caméras de vidéo-surveillance », selon elle.
Pour Amnesty international, une telle technologie est « attentatoire au droit à la vie privée, à la liberté d’expression [et] au principe de non-discrimination ». L’ONG a donc profité de son rassemblement pour faire signer une pétition « contre la surveillance de masse » et « le recours aux technologies de reconnaissance et de catégorisation biométriques », et appelant à un « règlement sur l’intelligence artificielle qui protège véritablement les droits humains et interdit la surveillance de masse et la surveillance discriminatoire ciblée » au sein de l’Europe.