EN BREF – Des militants d’Extinction Rebellion ont investi la station TotalEnergies du boulevard Maréchal-Foch, à Grenoble, samedi 23 mars 2024, pour fêter ironiquement les 100 ans de Total. L’occasion pour les activistes de rappeler les réalisations « mortifères » du groupe, à l’image du projet pétrolier Eacop en Ouganda et Tanzanie. Et de lui adresser un message, promettant de tout faire pour ne pas célébrer son 101e anniversaire.
« Joyeux anniversaire ». Le slogan, affiché sur une banderole déployée sur le toit de la station-service TotalEnergies, boulevard Maréchal-Foch, est repris en chœur par les militants d’Extinction Rebellion Grenoble, samedi 23 mars 2024. Ceux-ci ont pris possession des lieux durant une partie de l’après-midi, pour fêter à leur façon les 100 ans de Total. Grimés et déguisés en clowns car « Total nous prend pour des clowns », affirme Jade, manifestante.
Soutenue par d’autres organisations, comme Scientifiques en rébellion – dont plusieurs membres étaient présents -, la branche grenobloise du mouvement écologiste entendait ainsi célébrer ironiquement le « catastrophique » centenaire du groupe pétrolier et gazier, aux niveaux environnemental et social.
« Depuis 100 ans, Total détruit la planète »
« Depuis 100 ans, Total détruit la planète où nous vivons. C’est pour ça qu’on est venu fêter leur anniversaire et rappeler la vérité derrière leur greenwashing », explique Lucien, militant d’Extinction Rebellion, évoquant une action « festive et sympathique ». Dans leur viseur, plusieurs « projets mortifères » menés actuellement par Total, comme Eacop en Afrique de l’Est, mais aussi « Papua LNG (en Papouasie-Nouvelle-Guinée) ou Mozambique LNG », cite le jeune homme.
Les activistes d’Extinction Rebellion Grenoble ont déployé une grande banderole sur le toit de la station, boulevard Maréchal-Foch, pour souhaiter ironiquement un « joyeux anniversaire » à Total. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Autant de « bombes climatiques », selon les activistes, qui pointent, entre autres, les colossales émissions de CO2 induites par ces différents programmes. Parmi eux, le projet pétrolier Eacop concentre une bonne partie des critiques des militants, en particulier à Grenoble. C’est en effet dans la capitale des Alpes que Schneider Electric conçoit et fabrique l’infrastructure électrique du gigantesque oléoduc de TotalEnergies.
Extinction Rebellion va maintenir la pression sur Total
« Eacop, c’est le pipeline chauffé le plus long du monde : 1 500 km en Ouganda et en Tanzanie », précise Lucien. « C’est un projet néocolonial, qui détruit l’environnement et le climat car il inclut de nouveaux puits de forage », poursuit-il. Le tout accompagné d’une « violation terrible des droits humains », avec près de « 100 000 personnes affectées », notamment par « la pollution du lac Albert » (à la frontière entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo).
Les militants ont parsemé le sol de la station Total de tags « Stop Eacop », pour montrer leur opposition au projet de pipeline chauffé entre l’Ouganda et la Tanzanie. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Devant ce sombre tableau, Extinction Rebellion compte bien maintenir la pression sur Total. « Il faut se méfier des apparences », lance d’ailleurs une militante. « Les gens voient d’abord nos masques de clowns, le côté “bon enfant” des actions… Mais on est très déterminés. » Lucien conclut ainsi en avertissant la multinationale française : « Aujourd’hui, c’est les 100 ans de Total mais notre message, c’est qu’il n’y aura pas de 101e anniversaire ! »
