EN BREF – Faire le tour de France en voiture électrique ? Telle est l’initiative de Denis Reine et Jérôme Baillargeau, nommé le CMQe Tour. Les deux directeurs de campus des Métiers et des qualifications d’excellence sillonnent l’Hexagone du 14 mars au 4 avril 2024, chacun dans leur véhicule, pour animer des ateliers autour de la voiture électrique. Environ 4 800 km parcourus pour prouver qu’elle permet de faire de longs trajets. Avec une étape dans un établissement grenoblois.
C’est au lycée Guynemer à Grenoble que le tour de France des véhicules électriques a fait étape mercredi 20 mars 2024. Denis Reine, directeur du campus des Métiers et des qualifications d’excellence de Lyon, est venu parler de la voiture électrique aux élèves de seconde de la filière professionnelle Maintenance de véhicules. Tout comme des représentants de l’entreprise Schneider Electric, de l’École de la batterie, de l’association Avere et de la marque Exxotest de l’entreprise Annecy électronique.
Les élèves ont pu participer à cinq ateliers. L’occasion, par exemple, de simuler la gestion d’une usine de fabrication de batteries grâce à un jeu de société proposé par l’École de la batterie, réseau d’écoles créé en 2022 qui propose des formations spécialisées dans ce domaine.
L’association Avere a, quant à elle, conçu une plateforme gratuite pour permettre à tous de s’informer sur la mobilité électrique. Financée par le ministère de la Transition écologique, elle propose ces cours dans le cadre du projet Advenir formations, un programme national de sensibilisation et de formation.
Adapter les formations professionnelles aux besoins des entreprises
Le gouvernement s’est engagé à ne plus produire de moteurs thermiques d’ici 2035. Pour adapter les formations aux demandes des entreprises, les campus des Métiers et des qualifications d’excellence mettent en relation entrepreneurs et acteurs éducatifs. « L’évolution technologique est tellement forte qu’il est de plus en plus difficile de répondre aux besoins des entreprises », explique Denis Reine.
Schneider Electric, impliqué de longue date dans le développement des véhicules électriques, a, par exemple, détaché un de ses ingénieurs, Michel Burel, dans l’Éducation nationale afin de former les élèves au plus près de ses attentes. En créant ainsi une passerelle avec la formation, le groupe s’assure de la qualification de sa main d’œuvre à venir. Il a par exemple présenté mercredi différentes solutions de recharge pour les véhicules électriques et abordé la question de la gestion de l’électricité.
Des élèves aux avis encore mitigés sur la voiture électrique
L’avenir de la mobilité serait-il donc la voiture électrique ? Après une semaine de déplacement, Denis Reine est plutôt satisfait de son expérience. « Au quotidien, j’utilise une voiture thermique. C’est la première fois que je roule pendant une semaine en voiture électrique, donc je découvre tous les avantages de cette dernière », a‑t-il expliqué.
Lesquels ? Une conduite moins fatiguante et plus agréable. Et ce sans aucun problème de recharge, assure-t-il. Denis Reine estime ainsi avoir mis seulement une demi-heure de plus en temps de trajet par rapport à une voiture thermique.
Á travers cette intervention, Jean-Pierre Fourniol, directeur délégué des formations professionnelles du lycée Guynemer, espérait montrer les perspectives de carrière dans l’électrique aux élèves. Cependant ces derniers sont encore mitigés sur cette question. « Pour l’instant, je ne suis pas très fan de l’électrique mais il faut voir comment ça évolue. Si il n’y a plus que ça, on sera bien obligés de s’y mettre », a reconnu un élève de seconde.