FLASH INFO - Le conseiller municipal d'Échirolles Mohamed Makni annonce être convoqué le mardi 20 février 2024 par le tribunal de Grenoble pour répondre à une accusation d'apologie du terrorisme. Un dossier lié à des publications controversées ayant suivi les attaques du Hamas sur des civils israéliens le 7 octobre 2023. En réponse, une tribune et une collecte s'organisent pour dire "non à la criminalisation du soutien à la Palestine".
Accusé d'apologie du terrorisme, Mohamed Makni devra se présenter, mardi 20 février, devant le tribunal de Grenoble. C'est le partage d'une publication d'Ahmed Ounaïes qui valent à l'élu échirollois ses déboires judiciaires, selon la tribune. Le politologue et homme politique tunisien avait en effet qualifié les attaques du Hamas "d'actes de résistance".
"Mohamed Makni, quant à lui, a fermement condamné la mort des civils israéliens et rappelé son engagement pour la paix au Moyen-Orient", affirme le texte. Et de citer l'un de ses messages, où il explique condamner "les actes terroristes commis par le Hamas envers les civils israéliens".
Le ton de certains messages de Mohamed Makni apparaît pourtant moins modéré. "L'arrogance, le mépris et l'insulte ont pris fin après cinquante ans", déclarait-il ainsi peu après les attaques du 7 octobre, renvoyant à la guerre du Kippour de 1973. Avant d'ajouter: "Celui qui sème le vent récoltera la tempête, et le mépris et l'arrogance ne resteront pas impunis." L'élu n'avait pas non plus manqué de fustiger les médias "mainstream" français, "tous sionistes" et "heureux de considérer le bourreau comme une victime".
Mohamed Makni avait publié sur Facebook un texte de Ahmed Ounaïes, en reprenant à son compte la qualification de "résistance palestinienne" pour qualifier les attaques du Hamas du 7 octobre, non sans fustiger la "propagande menstrem" [sic].
Une trentaine d'associations ou organisations comptent parmi les signataires, parmi lesquelles l'Association démocratique des Tunisiens de France, Pour Une Écologie sociale et solidaire (Peps), Sud Lutte des classes éducation Grenoble ou encore Une Autre Voix juive. Une centaine de signatures individuelles accompagnent également la tribune, émanant entre autres de militants politiques, d'universitaires ou de syndicalistes. Au 19 février, la collecte avait pour sa part engrangé près de 700 euros, soit 14 % de la somme espérée.
Après la comparution de Mohamed Makni, le Parquet de Grenoble a requis à l'encontre de l'élu quatre mois de prison avec sursis, 800 euros d'amende et un an d'inéligibilité. La décision du tribunal doit être rendue le mardi 26 mars 2024. [Encadré ajouté le mercredi 21 février à 12 heures]
Le Parti socialiste réagit à la comparution de Mohamed Makni
À la suite de l'annonce de la comparution de Mohamed Makni, le Parti socialiste de l'Isère rappelle, par voie de communiqué, que l'élu échirollois "est à ce jour suspendu du PS et que tout lien est coupé avec ce dernier". "Nous rappelons à ce titre qu’il ne peut se prévaloir d’être adhérent ou militant, ni d’être élu, en tant que représentant du Parti socialiste", ajoute le mouvement. Non sans condamner les propos de son ancien membre, "contraires aux valeurs socialistes que nous défendons".