CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 75 du lundi 12 février 2024, retour sur l’annulation des élections de l’UGA.
« Aujourd’hui, nous allons parler de l’Université Grenoble-Alpes. Et plus précisément des élections qui s’y sont tenues au mois de novembre dernier. Avec, à la clé, le renouvellement de la composition de plusieurs de ses instances, et notamment son conseil d’administration. Des élections pas anodines, puisque le conseil d’administration élit ensuite le président de l’Université Grenoble-Alpes.
Yassine Lakhnech, élu président de l’UGA en 2020, était candidat à sa réélection. Mais contrairement à ce qui s’était passé quatre ans plus tôt, il avait cette fois un concurrent en la personne de Michel Rocca, professeur d’économie. Autre différence de taille, les listes portées par des organisations syndicales ne cachaient pas leur hostilité vis-à-vis du président sortant. Ce qui ne l’a pourtant pas empêché d’être réélu en janvier dernier.
Des élections annulées par la justice
Sauf que ces élections viennent d’être annulées. Et ce, suite à un recours déposé par le syndicat FSU contre le scrutin. En cause ? Un courriel adressé à plusieurs responsables de l’UGA par le président Yassine Lakhnech, dans lequel ce dernier disait tout le mal qu’il pensait de son concurrent.
Pour la FSU, avec l’envoi de ce courriel, l’Université n’a pas respecté ses obligations d’équité de traitement entre candidats. Jeudi 8 février, la justice a donné raison à l’organisation syndicale en disposant que le scrutin était entaché d’insincérité et qu’il devait donc être annulé.
Très concrètement, cela signifie que le conseil d’administration de l’UGA n’est plus valide, de même que la réélection de Yassine Lakhnech. En somme, l’Université Grenoble-Alpes n’a actuellement plus de président et plus d’administrateurs.
Une crise institutionnelle à l’UGA
C’est donc une crise institutionnelle que traverse l’établissement. Bien entendu, il ne faut pas exagérer la situation : l’université continue à fonctionner et le campus n’est pas en flammes. Mais ce n’est pas anodin pour autant. Un administrateur provisoire va bientôt être nommé, avec pour tâche première d’organiser de nouvelles élections.
Évidemment, même s’il faut toujours rester prudent, on peut supposer que ce nouveau scrutin aboutira au même résultat, c’est-à-dire à la réélection de Yassine Lakhnech. Notamment parce que le conseil d’administration n’est pas composé que de membres élus, mais aussi de membres désignés par des partenaires extérieurs et des collectivités, et que ceux-ci sont favorables au président sortant.
Pour autant, on se souviendra que la justice a rappelé à l’institution que certains comportements ne sont pas acceptables. Quelle que soit la position d’autorité des uns et des autres, il est toujours important de voir que le droit s’applique à chacun, et qu’une haute fonction donne beaucoup plus de devoirs que de libertés.
Enfin, ayons une pensée pour la FSU qui, le 8 février, a obtenu dans la même journée l’annulation des élections de l’UGA et le départ d’Amélie Oudéa-Castéra du ministère de l’Éducation nationale. On est tenté de penser que quelques bouchons de champagne ont sauté dans la soirée ! »
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