FOCUS – Les militants isérois de Place publique ont lancé, début février, leur campagne pour les élections européennes du 9 juin 2024, où ils devraient faire liste commune avec le PS. L’occasion de présenter le projet porté par leur candidat Raphaël Glucksmann, de la taxe sur les ultra-riches au soutien à l’Ukraine, tout en défendant une autre Europe, sociale et écologique. L’eurodéputé entend ainsi incarner une gauche à la fois pragmatique et offensive, pour offrir une alternative au duel entre le RN et Renaissance. Place publique espère d’ailleurs arriver en tête à Grenoble.
Les deux partis n’ont pas encore scellé d’accord mais un grand pas a été franchi jeudi 8 février 2024 au soir, au lendemain de notre rencontre avec les représentants isérois de Place publique. Les militants socialistes ont en effet validé à près de 80 % la liste proposée par la direction du PS, avec Raphaël Glucksmann en chef de file, pour les élections européennes du 9 juin 2024. De quoi conforter les soutiens grenoblois de l’essayiste dans leurs ambitions et leurs espoirs.
Maxence Alloto, Charles Priou et Eric Roets mènent la campagne de Place publique (liste conduite par Raphaël Glucksmann) en Isère, pour les européennes de juin 2024. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Charles Priou, coordinateur de Place publique en Isère, Maxence Alloto et Éric Roets, élus respectivement à Grenoble et Crolles, ont démarré la campagne dès le week-end du 3 février – soit plus de quatre mois avant le scrutin – aux côtés de leurs consœurs Laetitia Rabih et Élise Amaïri, toutes deux conseillères municipales échirolloises. Une première mobilisation marquée par une distribution de tracts sur le marché des Halles, à Grenoble.
« La taxe sur les ultra-riches », mesure phare de Place publique
Objectif : « faire connaître la date, souvent méconnue, des européennes, ainsi que le programme et la vision de Place publique », précisent les trois premiers nommés. Ouvrir les hostilités si tôt vise aussi, dans une moindre mesure, à surfer sur des sondages plutôt favorables à Raphaël Glucksmann. Souvent classé troisième, derrière le RN et Renaissance, l’eurodéputé mène en effet la course à gauche dans la plupart des enquêtes, devançant légèrement EELV et LFI.
La liste d’union avec Place publique, menée par Raphaël Glucksmann, a été validée par les militants PS et arrive pour l’instant devant les autres listes de gauche dans les sondages. © Harald Krichel, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Cette entrée en campagne, à Grenoble, était également destinée à « présenter la taxe sur les ultra-riches », mesure phare et particulièrement symbolique de Place publique. Baptisée « Tax the rich », cette Initiative citoyenne européenne (ICE) a été lancée par Aurore Lalucq, eurodéputée sortante du parti. « L’enjeu, c’est de taxer les ultra-riches qui paient de moins en moins d’impôts, tout en polluant davantage que les autres », explique Charles Priou.
« Les 1 % les plus riches polluent plus que les 66 % les plus pauvres »
Le coordinateur départemental de Place publique cite alors ces chiffres aux allures de slogan : « Les 1 % les plus riches de la planète polluent plus que les 66 % les plus pauvres ! » Une telle mesure, qui s’apparente à une forme d’impôt sur la fortune (ISF) au niveau européen, permettrait de « mobiliser des financements pour la transition énergétique », vante Éric Roets.
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