CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 69 du lundi 18 décembre 2023, retour sur la démocratie participative à Grenoble… et ses limites.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 69 sur la démocratie participative à Grenoble, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui nous allons parler de démocratie participative. Il s’agit d’un sujet, volontiers mis en avant par la municipalité grenobloise, qui revient souvent dans l’actualité. La démocratie participative peut prendre plusieurs formes, avec des modulations selon les cas. Budget participatif, conseils citoyens indépendants ou encore interpellation citoyenne : autant de dispositifs qu’utilise la Ville de Grenoble.
Mais c’est un concept qui a forcément sa part de paradoxe. La démocratie en soi a une dimension participative, puisque les électeurs sont invités à choisir leurs dirigeants. On attend donc d’un élu qu’il prenne des décisions, sur la base de son programme ou au moins de l’orientation politique dans laquelle ses électeurs se sont reconnus. Cela n’empêche pas de consulter la population, mais par définition un élu ne peut pas être qu’une caisse d’enregistrement des doléances citoyennes.
La démocratie, forcément participative ?
Et cela se pose forcément à Grenoble. Par exemple autour des Places aux enfants, ce plan de piétonnisation des rues situées devant les écoles de la commune. Celui-ci est loin de satisfaire tout le monde et se heurte à un certain nombre d’oppositions, sans exagérer non plus l’hostilité qu’elle suscite.
Une chose est sûre : ses détracteurs reprochent à la Ville de Grenoble de ne pas suivre ses propres préceptes de démocratie participative. En l’occurrence, d’imposer la piétonnisation aux riverains et de ne les consulter ensuite que sur le type d’aménagements qu’ils désirent.
L’interpellation citoyenne, elle aussi, ne convient pas à tout le monde. Des riverains du cours Jean-Jaurès, mécontent de la façon dont l’usage de la voie a été repensé, ont fait savoir leur déception vis-à-vis du dispositif. À leurs yeux, la médiation mise en place suite à leur interpellation consistait juste à les mettre devant le fait accompli.
C’est encore pire du côté de trois unions de quartier, qui protestent contre la mise en sens unique d’une partie du cours Berriat. Elles ont carrément renoncé à l’interpellation, en considérant que son fonctionnement même vise à empêcher les citoyens de porter une voix discordante.
Des unions de quartier jugées non légitimes
Les unions de quartier ne sont d’ailleurs pas en odeur de sainteté auprès de la majorité d’Eric Piolle. En 2014, alors en campagne, l’équipe du candidat Éric Piolle en disait pourtant le plus grand bien. Mais elles ne sont plus vraiment considérées comme des interlocuteurs légitimes. L’adjoint aux Espaces publics Gilles Namur nous l’avait clairement fait savoir, ce qui ne manque pas de sel. Et pour cause : avant de rejoindre la majorité municipale en 2020, lui-même a été président de l’Union de quartier Ile-Verte et même du Comité de liaison des unions de quartier.
Plus piquant encore : en tant que président du Cluq, le même Gilles Namur avait porté en 2016 l’une des premières votations citoyennes, contre la nouvelle politique de tarifs de stationnement de la municipalité Piolle. Et il n’avait pas manqué alors de se plaindre, en considérant que cette votation ne donnait aucune chance au texte déposé, et même que la Ville de Grenoble s’était livrée à une communication agressive à son endroit. Des critiques que l’élu Pascal Clouaire, alors en charge de la Démocratie locale, avait balayé d’un revers de la main.
Sept ans plus tard, Gilles Namur est adjoint à la Ville de Grenoble… tandis que Pascal Clouaire a été exclu de la majorité pour avoir émis des réserves sur la hausse de la taxe foncière. Et c’est lui à présent qui dénonce les méthodes de l’équipe Éric Piolle. Comme quoi, participative ou citoyenne, la démocratie reste tout de même éminemment politicienne. »
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)
3 réflexions sur « Chronique Place Gre’net – RCF : La démocratie participative à Grenoble… et ses limites ? »
Je participe.
Tu participes.
Il participe.
Nous participons.
Vous participez.
Ils font ce qu’ils ont décidé d’avance à la mairie.
« Mais elles ne sont plus vraiment considérées comme des interlocuteurs légitimes. L’adjoint aux Espaces publics Gilles Namur nous l’avait clairement fait savoir »
À quel article faite vous référence svp ?
Bonjour. https://www.placegrenet.fr/2023/03/17/grenoble-lunion-des-habitants-du-centre-ville-denonce-a-son-tour-les-amenagements-sur-le-cours-jean-jaures/596840