FOCUS – Brigitte Boer, élue du groupe d’opposition de droite, a interpellé Éric Piolle à la fin du conseil municipal de Grenoble, lundi 18 décembre 2023, sur le racket visant les chantiers et l’occupation de la salle polyvalente de Mistral par des trafiquants. Elle l’a ainsi accusé de ne pas porter plainte contre les « bandes mafieuses ». Le maire a rétorqué en assurant que les dépôts de plainte et signalements au parquet étaient « réguliers », évoquant par ailleurs la collaboration de la Ville avec la police et la justice.
« Qu’attendez-vous (…) pour porter plainte avec constitution de partie civile contre les bandes mafieuses qui pourrissent la vie des Grenoblois et paralysent les projets de notre ville ? » Le conseil municipal approchait de sa fin, dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 décembre 2023, lorsque Brigitte Boer, élue du groupe d’opposition Société civile, divers droite et centre (SCDDC), a de nouveau vivement interpellé Éric Piolle sur le racket paralysant certains chantiers publics à Grenoble.
Brigitte Boer, élue du groupe d’opposition de droite, a vivement interpellé Eric Piolle, à la fin du conseil municipal, sur le racket des chantiers de la Ville de Grenoble par les trafiquants. © Agathe Bréchemier – Place Gre’net
Dans une longue intervention, la conseillère municipale est revenue sur les faits ayant défrayé la chronique ces dernières semaines. « En novembre 2020, les élus de la commission d’appel d’offres découvraient que les travaux du centre de santé de la place des Géants étaient à l’arrêt depuis des mois. Le maître d’œuvre et l’architecte avaient démissionné à la suite d’agressions, y compris avec des armes de poing, des ouvriers avaient subi des insultes et intimidations », a‑t-elle relaté.
« La municipalité a‑t-elle dû composer avec les mafias ? »
Le chantier avait ensuite repris avec une société de sécurité. La municipalité a‑t-elle « dû composer avec les mafias ? », s’est interrogée Brigitte Boer, demandant si la Ville n’avait pas refusé de porter plainte. Accusant le maire d’inaction, l’élue d’opposition a alors égrené les autres cas similaires, comme « les engins de chantier incendiés » sur les travaux de GrandAlpe ou les chantiers de voirie « à l’arrêt » et « rackettés » à proximité de la Villeneuve et de Grand’Place.
Les entreprises de BTP conduisant les travaux du projet Grandalpe ont notamment fait l’objet de menaces, intimidations et racket, accuse l’opposition de droite. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Les entreprises de BTP ont pointé « une spécificité grenobloise », a souligné Brigitte Boer, dénonçant « la loi des caïds ». Et celle-ci de rappeler les propos du procureur de la République évoquant, sur Europe 1, « un système mafieux, comme dans les films américains sur la mafia. Soit tu payes, soit tu ne peux plus travailler », avait déclaré Éric Vaillant.
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