FOCUS – La Ville de Fontaine a décidé de ne pas renouveler, avant le 31 décembre 2023, la convention conclue avec Viltaïs, gestionnaire de l’espace Nelson-Mandela. L’association avait été choisie à l’issue d’un appel à projets, fin 2021, après l’éviction controversée de l’association MJC Nelson-Mandela, aux manettes du lieu depuis 60 ans. La municipalité justifie ce nouveau changement de cap par la création d’une maison des associations, qui s’installera dans ce bâtiment en septembre 2024. Viltaïs, dont le projet n’aurait pas totalement convaincu la mairie, cessera donc ses activités à Fontaine en juillet prochain.
C’est une petite phrase de l’adjoint à l’éducation Julien Bouvier, prononcée au détour d’une interview, fin octobre 2023, sur le manque de places en accueil de loisirs. Évoquant Viltaïs, gestionnaire de l’espace Nelson-Mandela, l’élu confiait « ne pas [être] totalement satisfait » du travail de l’association. Or, deux mois plus tard, la Ville de Fontaine annonce sa décision de ne pas renouveler avant le 31 décembre 2023 la convention signée fin 2021 avec Viltaïs, pour une durée de trois ans.
Après l’éviction de l’association MJC Nelson-Mandela, aux manettes depuis 60 ans, la gestion de l’espace Nelson-Mandela avait été confiée à Viltaïs, fin 2021, au terme d’un appel à projets. © Espace Nelson Mandela by Viltaïs / Facebook
Ce type d’accord devant être « dénoncé » un an avant son terme, la collaboration entre les deux parties doit donc s’achever au plus tard à la fin 2024, du moins en théorie. Inévitablement, les propos tenus par Julien Bouvier résonnent dès lors d’une manière particulière. Et ce, d’autant que le feuilleton de la MJC semblait avoir trouvé son épilogue avec l’arrivée de Viltaïs, choisie par la municipalité en octobre 2021, à l’issue d’un appel à projets.
« Dans un partenariat, il y a toujours du bon et des choses qu’on souhaite améliorer. »
L’association basée à Moulins, dans l’Allier, avait succédé à l’association MJC Nelson-Mandela, dans un contexte très conflictuel. Aux manettes de la structure depuis 60 ans, cette dernière avait été évincée – malgré une forte mobilisation (appel à soutien, pétition…) – pour des raisons, selon elle, « politiques ». De son côté, la mairie invoquait des désaccords sur le projet avec, en filigrane, la volonté pour la nouvelle majorité de rompre avec sept décennies de mandature communiste.
Juliette Lucot et Bénédicte Farigon, responsables de Viltaïs, étaient venues à Fontaine présenter le projet de l’association pour l’espace Nelson-Mandela, en novembre 2021. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Quoiqu’il en soit, rien ne laissait alors présager un nouveau changement de cap, entériné deux ans après la désignation de l’actuel gestionnaire. Les réticences affichées par l’adjoint fontainois étaient-elles rédhibitoires ? Des deux côtés, on s’empresse pourtant de déminer le terrain. Un salarié de Viltaïs à Fontaine évoque ainsi une décision « purement économique et technique », assurant n’avoir « aucun désaccord » de fond avec la Ville.
« On n’a pas eu de gros différend ou de tension avec Viltaïs », abonde Fabrice Ferrand, adjoint aux sports et à la vie associative. Avant d’user d’une formule volontairement sibylline : « Dans un partenariat, il y a toujours du bon et des choses qu’on souhaite améliorer. » À l’en croire toutefois, le non-renouvellement de la convention résulterait d’un choix totalement conjoncturel.
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