CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 63 du lundi 6 novembre 2023, retour sur les divisions à gauche (et à droite) au Département de l’Isère.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 63 sur les divisions au Département de l’Isère, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui nous allons parler du Conseil départemental de l’Isère. Si nous avons souvent parlé de la Ville ou de la Métropole de Grenoble, nous n’oublions pas le poids d’autres collectivités. Et notamment celui du Département de l’Isère, chargé, entre autres, de l’action sociale.
Un conseil départemental dont les locaux sont situés à quelques centaines de mètres de ceux de la mairie de Grenoble ou de la Métropole, mais qui présente un visage politique bien différent.
À commencer par les forces politiques en présence. Depuis 2015, le Département de l’Isère est dirigé par la droite, avec à sa tête Jean-Pierre Barbier. Une situation face à laquelle la gauche avait réussi l’union à l’occasion des élections départementales de 2021. Elle s’était ainsi rassemblée dans un mouvement baptisé le « Printemps isérois ». Et ceci un an avant l’apparition de la Nupes.
EELV, Parti socialiste, Parti communiste et France insoumise avaient su se fédérer autour d’objectifs communs et se répartir les cantons. Et s’il y a eu quelques frictions, force est de constater le succès de la tentative.
Des divisions dans les rangs de la gauche
Un succès qui s’est concrétisé dans les urnes ? Absolument pas. Non seulement la gauche est restée minoritaire, mais elle a même perdu plusieurs cantons. Elle s’est encore plus resserrée dans la région grenobloise, avec des élus sur les quatre cantons de Grenoble, ou encore sur Échirolles et Saint-Martin-d’Hères. Et si le Printemps isérois a su garder le canton d’Oisans-Romanche, il a perdu ceux de Vienne et du Moyen-Grésivaudan.
En dépit de ce nombre moins important d’élus – aujourd’hui 16 sur 58 – le groupe d’opposition a même fini par exploser. Cinq élus écologistes ont ainsi fait sécession pour constituer le groupe « Isère Écologie et Solidarités ». Leur objectif affiché ? Mieux « incarner l’alternance ».
Pas vraiment du goût de Jean-Pierre Barbier, qui n’a pas manqué de rabrouer le nouveau groupe lors de la dernière séance publique du Département. Pas du goût non plus de leurs anciens alliés qui, sans surprise, n’ont pas volé à leur secours…
Gérard Dézempte exclu de la majorité
Mais la vie de la majorité n’est pas non plus un long fleuve tranquille. Bien sûr, les rebondissements ne sont pas aussi nombreux qu’au niveau grenoblois, où s’accumulent les exclusions fratricides et les petits meurtres politiques entre amis. Mais la majorité a tout de même vacillé en mars 2023, avec l’exclusion de Gérard Dézempte, maire de Charvieu-Chavagneux et élu sur le canton du même nom.
Un élu qui s’est souvent distingué par des positions très à droite. Il a notamment participé à la campagne d’Éric Zemmour en 2022. Pour autant, Jean-Pierre Barbier a toujours assumé de le conserver dans ses rangs. Jusqu’à ce que Gérard Dézempte soit accusé d’avoir tenu des propos ouvertement racistes contre l’un de ses opposants.
La coupe était pleine, l’exclusion a été prononcée… mais l’organigramme en ligne du Département n’a pas été modifié, et continue à désigner l’élu comme membre de la majorité.
On pourrait également mentionner le cas, certes plus judiciaire que politique, de Fabien Mulyk, vice-président du Département qui a récemment quitté ses fonctions juste avant d’être mis en examen pour fraude électorale. L’élu a reconnu avoir voté à deux reprises lors des dernières élections départementales et régionales. Mais bon, quand on aime, on ne compte pas ! »
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