CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 68 du lundi 11 décembre 2023, retour sur la saison des budgets pour les collectivités
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 68 sur la saison des budgets pour les collectivités, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler du budget des collectivités. Avec la fin de l’année, peut-être, certains ménages font-il le point sur leurs finances de l’année passée et celles de l’année à venir. Ne serait-ce que pour prendre en compte l’impact de l’inflation.
D’une certaine manière, c’est un peu la même chose pour les collectivités, qui établissent et votent en fin d’année leur budget primitif. Autrement dit, le document cadre qui peut, par la suite, évoluer en fonction de divers événements.
Des règles strictes pour les budgets
Et les collectivités ne peuvent pas faire n’importe quoi. Les règles sont strictes, ce qui semble normal quand on parle d’argent public. Ainsi, une collectivité n’a-t-elle pas le droit d’emprunter pour financer son budget de fonctionnement. L’emprunt est uniquement autorisé pour les investissements, par exemple pour mener des travaux.
Autrement dit, la loi interdit aux collectivités de vivre au-dessus de leurs moyens. Et c’est l’État qui est chargé de faire respecter cette règle. Alors que, chose amusante, lui-même n’y est pas soumis. Ce qui est évidemment bien pratique.
Il faut voir que l’on parle de gros sous. Le budget de la Ville de Grenoble représente par exemple plus de 400 millions d’euros. Du côté de la Métropole de Grenoble, on parle d’environ 850 millions d’euros.
Et pour le Département de l’Isère, accrochez-vous à votre tirelire, c’est un budget de 1,6 milliard d’euros qui est en jeu. Le Département a d’ailleurs adopté son budget le vendredi 8 décembre, tandis que Grenoble doit voter le sien le 18 décembre, et la Métropole le 22.
Mais le budget est aussi une entité politique. Si les collectivités ont un rôle de gestionnaires, elles sont dirigées en fonction des orientations idéologiques de leurs élus. Il est donc aussi concret que symbolique.
Lors du précédent mandat d’Éric Piolle, on se souvient ainsi que deux élus grenoblois avaient été mis au ban de la majorité après s’être abstenus lors du vote du budget 2016. Message clair : c’est une ligne rouge à ne pas franchir.
Plus récemment, sept élus ont été exclus pour avoir simplement… émis des réserves sur la hausse de 25 % de la taxe foncière.
La Ville de Grenoble très offensive
La Ville de Grenoble se montre d’ailleurs très offensive sur le sujet. Pour présenter son budget 2024, la municipalité a mobilisé pas moins de cinq adjoints à l’occasion d’une conférence de presse, ce qui n’est pas si fréquent. De là à penser que la majorité grenobloise cherche d’emblée à déminer le terrain, il n’y a qu’un pas.
Il est vrai que quelques éléments plombent ce budget, et l’opposition ne va pas manquer de s’en donner à cœur joie. Les élus grenoblois se montrent rassurants et affirment que la Ville se porte bien, mais ont tout de même annoncé un emprunt 2024 s’élevant à 47 millions d’euros. Soit 20 millions de plus que prévu. Et ceci, nous venons de le dire, sur fond de hausse fiscale.
Le gros dossier, aussi politique qu’économique, c’est évidemment le nouveau report de la vente des actions Grenoble Habitat. Il pèse pour beaucoup dans cette situation, avec un manque à gagner de 37 millions d’euros. La Ville est confiante et affirme que la vente se fera bel et bien en 2024. Mais une certaine prudence s’impose, tant nous sommes face à un serpent de mer digne de Jules Verne ! »
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)