CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 66 du lundi 27 novembre 2023, retour sur le Marché de Noël de Grenoble et ses polémiques.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 66 sur le Marché de Noël de Grenoble, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui nous allons parler du Marché de Noël de Grenoble. C’est une tradition qui remplit les cœurs de joie et les ventres de vin chaud. Le Marché de Noël s’est ouvert le 23 novembre place Victor-Hugo, pour y rester jusqu’au 24 décembre. Et avec lui, on pourrait penser que c’est un peu l’esprit de Noël qui s’installe à Grenoble. Avec sa fameuse trêve des confiseurs, et ce message de paix et d’ouverture qu’il porte au-delà même des opinions politiques ou religieuses de chacun.
Mais ce n’est pas le cas. Le Marché de Noël a récemment été la cause de deux séances mouvementées au conseil municipal de Grenoble. Deux séances car, nous l’avons évoqué la semaine dernière, la première interrompue après le départ des oppositions, avait nécessité un nouveau rendez-vous une semaine plus tard.
Le Marché de Noël au coeur des débats
Or, la question du Marché de Noël est directement responsable de cet incident. En effet, un commerçant qui n’a pas été sélectionné pour y participer, malgré une ancienneté de 25 ans, était venu assister au Conseil et avait demandé à être entendu par les élus compétents. C’est le refus du maire de Grenoble qui a motivé le départ de bon nombre d’opposants. Éric Piolle a toutefois fait savoir qu’il avait proposé à ce commerçant une rencontre avec son cabinet.
La semaine suivante, la même personne était de retour. Et cette fois, les choses se sont sévèrement envenimées : le commerçant a haussé le ton jusqu’à se faire escorter hors de la salle du conseil par les policiers municipaux.
La Ville de Grenoble a justifié le fait qu’il ne soit pas sélectionné. Alan Confesson, adjoint aux Commerces a rappelé les critères mis en place pour choisir les participants. Des critères qui incluent, par exemple, la lutte contre le gaspillage, les circuits courts, ou encore l’emploi local.
L’élu a aussi indiqué que les places étaient limitées, 65 pour 84 candidatures cette année. Il faut dire que la suppression des chalets place Grenette et le rapatriement du marché du Baobab sur Victor-Hugo a forcément réduit le nombre possible d’exposants.
Une commission qui ne s’est pas réunie
Mais l’opposition a levé un lièvre. Car une commission est censée se réunir pour procéder à la sélection, avec des représentants de diverses instances. Un processus lancé en 2021, sur lequel la Ville n’avait pas manqué de communiquer.
Problème, cette commission ne s’est pas tenue cette année, à cause de divers problèmes techniques. Pas de quoi émouvoir, ni Alan Confesson, ni Éric Piolle, qui a parlé de « problème de forme ». En somme, c’est l’intention qui compte : on crée une commission, sans se soucier qu’elle se réunisse ou non.
Il n’y a bien sûr pas de raison en soi de douter de l’intégrité du processus de sélection des commerçants. Mais des élus d’opposition comme Émilie Chalas ou Alain Carignon ont fait remarquer que ceux qui ont été évincés pourraient possiblement contester les choix de la Ville devant le tribunal.
Dans tous les cas, même si les décisions étaient retoquées, cela ne changerait rien pour 2023, ni d’ailleurs pour 2024. Chacun sait que la justice française va bien moins vite que le traîneau du Père Noël. »
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