CHRONIQUE – Place Gre’net s’as­so­cie à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chro­nique L’Écho des médias. Notre objec­tif ? Revenir sur une actua­lité, décryp­ter une infor­ma­tion… ou révé­ler les cou­lisses du trai­te­ment d’une nou­velle. Pour cette chro­nique sur RCF épi­sode 65 du lundi 20 novembre 2023, retour sur le conseil muni­ci­pal “à ral­longe” de Grenoble.

Retrouvez ci-des­sous la chro­nique RCF 65 sur le conseil muni­ci­pal “à ral­longe” de Grenoble, et sa ver­sion radio­pho­nique en cli­quant sur le lec­teur ci-dessous.

« Aujourd’hui, nous allons par­ler de la séance du conseil muni­ci­pal de Grenoble. Et l’exer­cice est un peu déli­cat car celui-ci se tient au moment même où cette chro­nique est en train d’être rédi­gée. Ce qui est inha­bi­tuel, puisque les conseils muni­ci­paux de Grenoble se déroulent géné­ra­le­ment l’a­près-midi, tan­dis que celui de ce lundi a débuté à 8 heures du matin. Encore plus inha­bi­tuel, ce conseil est en fait une seconde par­tie, puis­qu’une pré­cé­dente séance s’est tenue lundi der­nier, le 13 novembre, sans que toutes les déli­bé­ra­tions n’aient pu être votées.

Un conseil muni­ci­pal qui tourne court

Car le conseil muni­ci­pal a tourné court. Aux alen­tours d’une heure du matin, un cer­tain nombre d’é­lus de l’op­po­si­tion ont décidé de quit­ter le conseil, sur fond de polé­mique autour de l’at­tri­bu­tion des stands sur le Marché de Noël à venir. Un cer­tain nombre d’é­lus de la majo­rité étant eux-mêmes absents, le départ de ces conseillers muni­ci­paux a rendu la pour­suite de la séance impos­sible, faute de quorum.

Pour rap­pel, le quo­rum désigne le nombre mini­mum d’é­lus devant être pré­sents pour que les déli­bé­ra­tions puissent être votées. En l’oc­cur­rence, ce nombre doit être équi­valent à la moi­tié des élus, plus un. Le conseil muni­ci­pal de Grenoble étant com­posé de 59 élus, et la loi inter­di­sant de cou­per les gens en deux, le quo­rum est donc éta­bli à 30 participants.

Ce n’est pas la pre­mière fois qu’une assem­blée poli­tique est inter­rom­pue à Grenoble. Le 29 sep­tembre, c’est une séance de la Métropole de Grenoble qui se ter­mi­nait en eau de bou­din, sur fond de débat concer­nant la dému­tua­li­sa­tion de la ges­tion des arbres. Sauf que cette fois, c’é­tait le départ des élus du groupe Une Métropole d’a­vance qui met­tait à mal le quo­rum, après une énième brouille avec le pré­sident Christophe Ferrari.

Des conseils muni­ci­paux à rallonge ?

Mais à Grenoble, la lon­gueur même des conseils est l’ob­jet de ten­sions. Il suf­fit de regar­der la chaîne YouTube de la Ville de Grenoble pour voir l’é­ten­due des dégâts. Depuis trois ans, l’im­mense majo­rité des séances ont duré plus de six heures, et cer­taines frôlent même les dix heures, voire les douze heures, comme celle de mai 2023. Il y a bien sûr des pauses et des sus­pen­sions de séance, mais cela fait tout de même long pour des réunions où les prises de bec sont plus cou­rantes que les décla­ra­tions d’amour.

Or, nous l’a­vons dit, les conseils muni­ci­paux de Grenoble com­mencent l’a­près-midi, à 15 heures plus pré­ci­sé­ment. Ce qui signi­fie qu’ils se ter­minent très tard dans la nuit. L’opposante Émilie Chalas a rap­pelé qu’elle récla­mait depuis long­temps des conseils muni­ci­paux plus courts, plus nom­breux dans l’an­née, et débu­tant plus tôt. Ce lundi matin, elle a même qua­li­fié les séances de « faux débats démo­cra­tiques orga­ni­sés de façon absurde ».

Une autre oppo­sante, Anne Roche, s’est elle aussi plainte de ces horaires indus, pré­ju­di­ciables aux élus qui exercent une acti­vité pro­fes­sion­nelle. Ce qui est sou­vent le cas des conseillers muni­ci­paux, dont les indem­ni­tés men­suelles repré­sentent envi­ron 300 euros men­suels. Même si cer­tains peuvent com­plé­ter avec des indem­ni­tés de conseillers métropolitains.

Notons que, tou­jours ce matin, le maire de Grenoble n’a pas exclu de modi­fier les horaires des conseils muni­ci­paux… tout en repro­chant à demi-mot à son oppo­si­tion d’être un peu trop bavarde. Comme si ce n’é­tait pas un défaut propre à l’en­semble de la classe poli­tique, au moins depuis Cicéron ! »

Chronique 64 : « Un conseil muni­ci­pal de Grenoble à rallonge ? »

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