EN BREF – Nicolas Beron Perez, vice-président de Grenoble-Alpes Métropole chargé de l’habitat, du logement et de l’hébergement, a démissionné de sa délégation, lundi 20 novembre 2023. Une décision prise, explique-t-il, pour dénoncer « l’inaction du gouvernement » face à la crise du logement. L’élu communiste, dont le successeur devrait être désigné lors du prochain conseil métropolitain vendredi 24 novembre, reste en revanche conseiller communautaire.
[Article publié le 21 novembre 2023 à 18 h 28 et mis à jour le 23 novembre à 19 h 02 avec ajout encadré] L’information a été annoncée par un communiqué de la Métropole de Grenoble, diffusé mardi 21 novembre 2023. « Après trois ans en responsabilité sur les questions d’habitat, de logement et d’hébergement, le vice-président de Grenoble-Alpes Métropole Nicolas Beron Perez a décidé de démissionner de ses fonctions pour des raisons personnelles1voir encadré », indique la collectivité.
Nicolas Beron Perez avait déjà averti l’exécutif métropolitain de sa décision depuis plusieurs semaines, « tout en assurant la continuité des politiques publiques qu’il mène avec conviction depuis le début du mandat », explique la Métropole. Il a « remis sa démission au préfet de l’Isère ce lundi 20 novembre 2023, qui l’a acceptée ce jour ».
Le futur vice-président devrait être issu du groupe CCC
L’élu PCF, également conseiller municipal délégué au logement à la Ville de Grenoble, quitte donc sa délégation mais reste néanmoins conseiller communautaire, au sein du groupe Communes, coopération et citoyenneté (CCC)2communistes et apparentés. Son successeur devrait d’ailleurs être issu de ce groupe, lequel proposera un nom en vue de son élection, vendredi 24 novembre, lors du prochain conseil métropolitain.
Christophe Ferrari l’affirme en outre dans ce communiqué, il souhaite que le futur vice-président au logement « s’inscrive dans la continuité de l’action menée par Nicolas Beron Perez ». Le président de la Métropole remercie ainsi ce dernier « pour son engagement, les échanges riches qu’il a pu avoir avec lui, et pour son dévouement au service de l’habitat, du logement et de l’hébergement ».
« Des causes communes qui nous sont chères », souligne Christophe Ferrari. Et celui-ci d’illustrer son propos en évoquant « la récente organisation du premier rendez-vous “Logement & transitions”, consacré aux réponses collectives à apporter à la crise du logement ».
Nicolas Beron Perez a démissionné pour « dénoncer l’inaction du gouvernement » devant la crise du logement
Nicolas Beron Perez détaille dans un communiqué, jeudi 23 novembre 2023, les raisons de sa démission, trois jours après avoir quitté sa délégation de vice-président de la Métropole chargé de l’habitat, du logement et de l’hébergement. Il rappelle son campement devant la préfecture, plusieurs lundis soir consécutifs, à partir du 5 juin, pour « alerter l’État sur la crise du logement et de l’hébergement ». Une réaction aux « annonces médiocres » du gouvernement.
L’élu communiste précise ensuite le contexte. « Des députés transforment leur permanence en centre d’hébergement, d’autres dorment dans des écoles », énumère-t-il. Des maires « alertent le gouvernement sur la crise du sans-abrisme ». D’autres, comme le maire de Saint-Brévin, « sont menacés par des groupuscules nationalistes et poussés à la démission » pour avoir voulu implanter un centre d’accueil pour demandeurs d’asile.
Nicolas Beron Perez cite également les associations « devant opérer un tri parmi les plus vulnérables », les travailleurs sociaux « de plus en plus démunis »… Sans oublier « l’inflation et la hausse des prix de l’énergie [qui] plongent des ménages dans la précarité », les expulsions locatives en hausse ou encore les « plus de 3 000 enfants qui souffrent du froid avec leurs parents ».
« Lundi 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant, j’ai fait le choix de rendre mes délégations à l’habitat à la Métropole en soumettant ma démission au préfet, pour dénoncer l’inaction du gouvernement en matière de solidarité nationale et pour le non-respect du droit de l’enfant », explique le conseiller municipal et métropolitain.
Sa démission s’inscrit ainsi, ajoute-t-il, « dans l’objectif d’éviter que des prises de positions politiques “personnelles” ne mettent en difficulté l’une des 49 communes et n’engagent la Métropole sur certains registres ».
Et Nicolas Beron Perez de conclure : « Je refuse de me taire en tant qu’élu face aux dysfonctionnements chroniques du droit commun. Je refuse d’être dépositaire d’une pénurie d’hébergements et d’une crise du logement organisée à l’échelle nationale, et encore moins complice d’une République à la dérive. » Avant de promettre : « Nous continuerons ce combat ! »
4 réflexions sur « Métropole de Grenoble : Nicolas Beron Perez quitte ses fonctions de vice-président au logement et s’en explique »
Ah ben alors, qu’il démissionne de tout s’il croit que c’est comme ça qu’il faut faire. Ou alors ne croit-il pas à ce qu’il dit ?
Et donc il considère qu’il vaut mieux ne pas tenter de peser dans le cadre de sa vice présidence ? Il a le droit de le penser mais à quoi bon rester élu alors, si ce n’est pour prendre ses indemnités ? Un élu c’est quelqu’un croit pouvoir changer les choses. S’il a renoncé à ça, qu’il démissionne de tous ses mandats !
Il ne sait peut-être rien faire d’autre.…
Ça veut dire quoi quitter la Métro et rester à la Ville pour raison personnelle ?
L’article précise qu’il reste conseiller communautaire.…il ne quitte pas la Métro.