FLASH INFO – Après l’annulation de sa réunion publique baptisée « Israël assassin, impérialistes complices » par la MJC des Eaux-Claires, le NPA Isère comptait bien maintenir le rendez-vous jeudi 23 novembre 2023, cette fois au 102 rue d’Alembert. Mais la préfecture de l’Isère a publié un arrêté pour interdire la réunion, que le parti attaque désormais en justice.
Dans son arrêté, en date du 22 novembre, le préfet souligne « la recrudescence sur l’agglomération grenobloise des actes de malveillance et des actes antisémites directement corrélés avec le conflit au proche-Orient ». Il estime « que des propos incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard de la communauté juive sont susceptibles d’être prononcés » durant la réunion en question. Et même que celle-ci présente « des risques de heurts entre participants et contre-manifestants ».
Des « accusations odieuses », réplique le NPA, pour qui la préfecture « vise à disqualifier [son] organisation […] tout en visant à faire un amalgame indécent entre le fait d’être juif et celui de soutenir la politique d’extrême droite du gouvernement israélien ». Et d’annoncer attaquer en référé l’arrêté, non sans décrire une réunion comme « un appel à stopper la guerre et [une dénonciation] des crimes de guerre et les actes de terrorisme que l’État d’Israël commet à Gaza et en Cisjordanie ».
Manifestation pro-Gaza à Grenoble. La préfecture a publié un arrêté pour interdire la conférence « Israël assassin, impérialistes complices » que le NPA voulait organiser au 102 rue d’Alembert. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Reprenant l’argument selon lequel le titre de la réunion est un slogan entendu dans de nombreuses manifestations, le NPA déclare encore : « Notre lutte n’est pas dirigée contre les citoyens israéliens ou les personnes juives mais contre la politique de l’État israélien et contre les grandes puissances qui soutiennent les massacres ». Le parti met notamment en cause la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui avait apporté son « soutien inconditionnel » à Israël.
Le jour même des massacres de civils israéliens le 7 octobre 2023, le Nouveau parti anticapitaliste avait pour sa part publié un communiqué dans lequel le Hamas était à plusieurs reprises désigné comme un mouvement de résistance. Il concluait son propos en refusant d’appeler à la « désescalade » du conflit et en appelant à l’Intifada. Des déclarations qui valent à l’organisation de faire l’objet d’une enquête pour apologie du terrorisme (voir encadré).
Suite à la parution de notre article, les organisateurs de la réunion publique « Israël assassin » ont indiqué à Place Gre’net ne pas appartenir au NPA ayant publié le communiqué du 7 octobre… mais au NPA ayant publié un autre communiqué, le 8 octobre. Communiqué dans lequel le mouvement affirme sa « solidarité avec le peuple palestinien », sans qualifier toutefois les attaques du Hamas d’actes de « résistance ».
« Les civils israéliens victimes des missiles envoyés depuis Gaza ne sont certes pas coupables des crimes de leur gouvernement, mais ce sont les victimes du retour de bâton de décennies de politique raciste, ségrégationniste et colonialiste de leur État », indique encore le texte. Non sans appeler à « infliger une défaite à l’État sioniste d’Israël » et à « encourager la classe ouvrière et la jeunesse israéliennes à rompre avec leur État et l’idéologie sioniste ».
Issues d’une scission en date de décembre 2022, les deux organisations utilisent le même nom et le même logo.
[Encadré ajouté le 23 novembre à 16 heures]