FLASH INFO – La Ligue de pro­tec­tion des oiseaux Auvergne-Rhône-Alpes (LPO AuRA) a déposé, fin sep­tembre 2023, un recours devant le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Grenoble pour faire annu­ler une déci­sion de la fédé­ra­tion des chas­seurs de la Drôme auto­ri­sant la chasse du Tétras lyre dans le sec­teur de Lus-la-Croix-Haute. Ce alors que ce gal­li­forme de mon­tagne est une espèce mena­cée qui a aujourd’­hui dis­paru de la majeure par­tie du dépar­te­ment de la Drôme, alerte l’association.

« Lorsque la LPO AuRA apprend que la fédé­ra­tion de chasse de la Drôme intègre le Tétras lyre à son plan de chasse 2023 – 2024, la seule solu­tion pos­sible est le recours en jus­tice », affirme l’as­so­cia­tion dans un com­mu­ni­qué dif­fusé ce mardi 26 sep­tembre 2023. Elle vient donc de sai­sir le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Grenoble pour s’op­po­ser à la chasse du Tétras lyre dans la Drôme, et plus pré­ci­sé­ment dans le sec­teur de Lus-la-Croix-Haute où celle-ci a été auto­ri­sée par les chasseurs.

La LPO AuRA a déposé un recours au tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Grenoble contre la chasse du Tétras lyre dans la Drôme, auto­ri­sée par la fédé­ra­tion dépar­te­men­tale des chas­seurs dans le sec­teur de La Croix-Haute. © Bernard Bellon

Une aber­ra­tion pour la LPO, qui étu­die les gal­li­formes de mon­tagne¹comme le Tétras lyre, le lago­pède alpin, la géli­notte des bois, la per­drix bar­ta­velle et le grand tétras depuis de nom­breuses années. La sur­vie de ces oiseaux est en effet « de plus en plus mena­cée », à l’i­mage du Tétras lyre, « en déclin constant depuis plu­sieurs décen­nies », déplore-t-elle. Ce der­nier souffre en effet « de la modi­fi­ca­tion de son habi­tat, du déran­ge­ment (notam­ment hiver­nal) et de l’impact des acti­vi­tés humaines ». Sans oublier l’im­pact des « aléas cli­ma­tiques ».

« Le Tétras lyre a dis­paru de la quasi-tota­lité des com­munes de la Drôme »

Conséquences : « Le Tétras lyre a dis­paru de la quasi-tota­lité des com­munes de la Drôme où il se trou­vait pour­tant aupa­ra­vant », s’in­quiète l’as­so­cia­tion. Un constat confirmé par les chiffres. Dans ce dépar­te­ment, l’es­pèce « a dis­paru de 55 com­munes entre 1950 et 1990 ; sa pré­sence est spo­ra­dique ou incer­taine sur 17 com­munes durant la décen­nie 2000 et sa pré­sence régu­lière n’est plus consta­tée que sur 14 com­munes », illustre-t-elle.

Justifiant son recours devant le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif, la LPO rap­pelle que « plu­sieurs déci­sions de jus­tice ont été prises ces der­nières années en France en faveur de l’arrêt de la chasse du Tétras lyre ». Aussi, celle-ci « exa­mi­nera la pos­si­bi­lité des recours pour chaque déci­sion des fédé­ra­tions de chas­seurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes ouvrant la chasse des gal­li­formes de mon­tagne ».

La LPO entend sai­sir la jus­tice admi­nis­tra­tive à chaque fois que des fédé­ra­tions de chas­seurs de la région intè­gre­ront une espèce de gal­li­forme de mon­tagne à leur plan de chasse. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Pour l’as­so­cia­tion, il y a en effet urgence à agir, dans la Drôme comme ailleurs. Car, estime-t-elle en conclu­sion de son com­mu­ni­qué, « les enjeux liés à ces espèces sont trop impor­tants pour leur faire subir, de sur­croît, une chasse de loi­sir ».

[Photo de Une © Alain Gagne]