FLASH INFO – Saisi par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Auvergne-Rhône-Alpes, le tribunal administratif de Grenoble a suspendu, à partir du 26 octobre 2022, la chasse du Lagopède alpin sur les six communes du massif de Belledonne où celle-ci avait été autorisée par le préfet de l’Isère. En revanche, la chasse de cet oiseau en mauvais état de conservation reste autorisée en Oisans, déplore l’association, qui espère obtenir l’annulation de la totalité de l’arrêté préfectoral.
C’est une première victoire pour la LPO Auvergne-Rhône-Alpes. À sa demande, le tribunal administratif de Grenoble a suspendu, à compter du 26 octobre 2022, la chasse du Lagopède alpin dans le massif de Belledonne, se félicite l’association, dans un communiqué publié le 27 octobre. Plus précisément dans les six communes où celle-ci avait été autorisée par le préfet de l’Isère : Revel, La Ferrière, Sainte-Agnès, Allemond, Allevard et Saint-Martin d’Uriage.
La juridiction s’appuie sur le dernier bilan décennal de l’Observatoire des galliformes de montagne. Lequel souligne que « les résultats récents, issus des suivis par radiopistage, suggèrent que le plus souvent la fécondité des populations de Lagopède alpin n’est pas suffisante pour compenser la mortalité naturelle », rapporte la LPO AuRA, précisant que l’indice de reproduction pour le massif de Belledonne est « trop faible ».
La LPO craint de voir cet oiseau « disparaître de nos montagnes »
En revanche, si le tir du Lagopède alpin est toujours interdit dans les massifs du Vercors, Chartreuse et Obiou, l’arrêté préfectoral n’a pas été suspendu pour les autres communes situées en Oisans où sa chasse reste donc autorisée, jusqu’au 11 novembre. La LPO AuRA affirme néanmoins qu’elle « poursuivra son action sur le fond du dossier pour obtenir l’annulation de la totalité de cet arrêté ».
Plus globalement, l’association milite « pour l’arrêt total de la chasse du Lagopède alpin, oiseau en mauvais état de conservation ». Ce galliforme de montagne, vivant entre 1800 et 3000 mètres d’altitude, à des températures pouvant atteindre ‑35°C, est en effet confronté à de multiples dangers : « recul de l’enneigement » dû au réchauffement climatique, « surfréquentation humaine de son habitat », « prédation artificiellement accrue », égrène la LPO.
« La chasse accroit la vulnérabilité de cette espèce », déplore ainsi l’association. Illustration : le Lagopède alpin, pourtant inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN, a disparu de 92 communes des Alpes, dont 27 au cours de cette dernière décennie. Avec la poursuite de la chasse et la « raréfaction progressive de ses habitats », La LPO craint donc de voir cet oiseau « disparaître de nos montagnes ».