Histoire qu’­ha­bi­tants et usa­gers de la mon­tagne coha­bitent en rela­tive séré­nité, le Parc natu­rel du Vercors a posé des jalons. Il a mis en place, depuis trois ans, une zone de quié­tude hiver­nale pour les tétras-lyre dans la réserve natu­relle natio­nale des hauts-pla­teau, entre le pas des Econdus, la cabane de Pré-Peyret et la Jasse de la Roche. Non loin de la sta­tion du col du Rousset.

© Jacques Blanc – PNM

Cette zone, large d’une cen­taine d’hec­tares, est connue pour être un sec­teur pri­vi­lé­gié par l’es­pèce qui vient y hiver­ner à l’a­bri, dans les pré-bois. En tout, une cen­taine de tétras-lyre ont été comp­ta­bi­li­sés sur l’en­semble de la réserve. « Mais leur nombre est impos­sible à esti­mer jus­te­ment, sou­ligne Hervé Tournier, un des gardes de la réserve. Ce chiffre est d’ailleurs sûre­ment sous-estimé. »

Si l’oi­seau est adapté aux condi­tions hiver­nales, il doit, pour se pro­té­ger du froid et des pré­da­teurs, s’en­fouir dans la neige, ne sor­tant que pour s’a­li­men­ter. Et il doit d’au­tant plus éco­no­mi­ser son éner­gie pour sur­vivre qu’il ne peut se nour­rir que d’ai­guilles de coni­fères, très peu éner­gé­tiques. Or le pas­sage de ran­don­neurs, en le fai­sant fuir, pro­voque stress et épui­se­ment, fra­gi­li­sant un peu plus cette espèce en déclin.

Cinq pan­neaux d’in­for­ma­tion aux entrées de la zone

Pas de chance ! La zone qu’a choi­sie le tétra-lyre pour hiver­ner dans cette par­tie du Vercors est à la jonc­tion de deux che­mins de grande ran­don­née qu’af­fec­tionnent par­ti­cu­liè­re­ment les ama­teurs de balades à raquettes et à ski. D’où la mise en place de cette zone de tran­quillité dédiée aux oiseaux. Pas d’in­ter­dic­tions de pas­ser for­melles mais des recom­man­da­tions et un appel au bon sens : cinq pan­neaux d’in­for­ma­tion ont été ins­tal­lés aux prin­ci­pales entrées de la zone.

PC