FLASH INFO – Alors que le Conseil d’État a validé le maintien de l’interdiction du voile dans les compétitions sportives jeudi 29 juin 2023, allant ainsi à l’encontre de l’avis de son propre rapporteur public, le sénateur de l’Isère Michel Savin salue la décision, mais considère que « le combat continue pour protéger nos principes républicains ».
« Il ne faut pas être naïfs : les revendications des Hijabeuses ne sont qu’une énième attaque contre notre pacte républicain, contre les droits des femmes et contre le principe de laïcité fondateur de notre République », déclare le parlementaire LR, par ailleurs président du groupe d’études Pratiques sportives et Grands évènements sportifs au sein du Sénat, et opposant de longue date au port du voile dans les compétitions.
Deux jours auparavant, lorsque la décision du Conseil d’État était attendue, le sénateur de l’Isère avait manifesté son inquiétude quant à une possible autorisation du hijab au sein des compétitions féminines, « alors que les incidents se multiplient dans de nombreuses disciplines, et ce depuis plusieurs mois ». Non sans taxer le gouvernement « d’hypocrisie », estimant que le ministre de l’Intérieur « semblait découvrir » la situation.
Manifestation des Hijabeuses de l’Alliance citoyenne de Grenoble devant la préfecture de l’Isère pour revendiquer le port du voile dans les compétitions sportives. Le Conseil d’État a maintenu l’interdiction, décision saluée par le sénateur Michel Savin. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Hypocrisie ? Michel Savin explique que « lors de l’examen en 2021 du projet de loi confortant le respect des principes de la République, des députés En Marche ont supprimé le dispositif voté par le Sénat […] interdisant le port de signes religieux ostentatoires dans les compétitions sportives ». En 2022, dans le cadre de la loi visant à démocratiser le sport, la même mesure d’interdiction avait de nouveau été rejetée par la majorité présidentielle.
« Le gouvernement doit sortir de son hypocrisie, de son inaction coupable et complaisante, en acceptant d’inscrire dans la loi l’interdiction du port de signes religieux lors des compétitions sportives », répète Michel Savin. Une position bien éloignée de celle du maire de Grenoble Éric Piolle, qui avait pour sa part clairement soutenu les Hijabeuses en février 2022, peu avant l’autorisation du burkini dans les piscines municipales.