DÉCRYPTAGE – À la rentrée 2023, les parents devront systématiquement payer l’accueil périscolaire de leurs enfants dans les écoles de Grenoble, en partie gratuit jusqu’ici. Un moyen de récupérer de l’argent auprès de la Caisse d’allocations familiales justifie la majorité, afin d’améliorer ce service. Un service très à la peine, à la fois déserté par les animateurs et… décrié par certains parents d’élèves. Les tarifs étant revus à la baisse, tout le monde devrait s’y retrouver, affirme toutefois la municipalité. Tous, sauf les ménages très précaires, fustigent des conseillers municipaux d’opposition de gauche.
S’il est un service municipal à Grenoble qui a dysfonctionné cette année, c’est bien le service de l’accueil périscolaire. Ce dernier a tourné, tant bien que mal, avec une cinquantaine de postes d’animateurs vacants en moyenne sur les 600. Plus de cent animateurs ont manqué à l’appel à certaines périodes.
« Avant, on avait un peu de mal à réunir suffisamment d’animateurs pour la rentrée. Mais, maintenant, le manque d’animateurs est un peu chronique », reconnaît Christine Garnier, adjointe aux écoles à Grenoble, préoccupée par la situation. Leur recrutement est encore plus compliqué depuis le Covid, et ce dans toutes les villes, assure l’adjointe qui dit échanger avec ses homologues.
Le désamour pour le métier d’animateur du périscolaire prend en effet racine dans le manque de considération pour ces professionnels depuis la création de ce service. Pour autant, Grenoble connaît une situation particulièrement critique. Les intéressés se sont ainsi maintes fois mis en grève, ces dernières années, avec les Atsems, ces agents qui travaillent dans les classes de maternelles et participent aussi aux activités périscolaires.
Dès 2016, les animateurs de la Ville de Grenoble se sont mobilisés. Leurs revendications de l’époque n’ont pas beaucoup changé.
« Attention ! Nos conditions de travail ne nous permettent pas de faire du travail de qualité auprès des enfants, n’ont cessé de répéter à la Ville les agents mécontents, mobilisation après après mobilisation. Et avec une rémunération de 700 euros, nous ne pouvons pas vivre et ne pourrons pas faire ce travail bien longtemps. »
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 86 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous
Une réflexion sur « Crise de l’accueil périscolaire dans les écoles à Grenoble : quel plan pour la rentrée 2023 ? »
Il faudrait peut-être penser aussi à revoir les pratiques de management si vous souhaitez conserver votre personnel. Car en les traitant comme les enfants qu’ils ont la charge d’encadrer, il est assez naturel que vous ayez du mal à en trouver et les garder !