EN BREF – Une campagne de communication autour de la sécurité des femmes dans l’espace public démarre en Isère comme partout en France, sous impulsion du ministère de l’Intérieur. Le principe ? Distribuer des prospectus contenant des conseils sur le comportement à observer en cas d’agression, et rediriger vers des plateformes d’information dédiées.
En cas d’agression, « faites du bruit, cherchez de l’aide autour de vous [et] mettez-vous à l’abri pour prévenir au plus vite les forces de l’ordre ». Tels sont, entre autres, les conseils que donne le prospectus intitulé « Sécurité des femmes dans l’espace public », qui doit être distribué à cinq millions d’exemplaires dans le cadre d’un programme initié par le ministère de l’Intérieur. Mardi 30 mai 2023, c’est devant la gare de Grenoble qu’une dizaine de policiers distribuaient le document aux voyageurs.

Laurent Prévost, préfet de l’Isère, présent devant la gare de Grenoble à l’occasion d’une (première) distribution de prospectus sur la sécurité des femmes dans l’espace public. © Florent Mathieu – Place Gre’net
« Le souhait du ministre [Gérald Darmanin, ndlr], c’est qu’il y ait une campagne de contacts, d’échanges, avec les femmes en priorité mais pas seulement, et une offre de services incarnée par ce prospectus, qui sera distribué dans d’autres points du département par les gendarmes et dans les transports en commun », a expliqué Laurent Prévost, préfet de l’Isère. Police nationale et municipale étaient ce jour-là côte à côte pour cette campagne sur la sécurité dans l’espace public.
Une « offre de services » et des conseils en cas d’agression dans l’espace public
Quelle est cette « offre de services » évoquée par le préfet ? « Une application qui permet de signaler les faits, qui permet d’échanger avec des policiers et des gendarmes 24 heures sur 24 et sept jours sur sept », décrit Laurent Prévost. Le prospectus propose ainsi l’adresse de la plateforme Ma sécurité et un QR code renvoyant vers le site. Hélas, au 31 mai dans l’après-midi, celui-ci affichait un message d’erreur « File not found ». L’application semble pour sa part fonctionner… malgré quelques difficultés rencontrées pour entrer son code postal.
En-dehors de cette « offre de services », le prospectus diffuse des conseils en cas d’agression, non seulement à l’intention des femmes, mais aussi à l’intention des témoins. Ceux-ci sont invités à « intervenir ou tenter de faire diversion », à condition de ne pas se mettre en danger, et à alerter les forces de l’ordre. La communication gouvernementale recommande également aux personnes agressées de déposer plainte et aux témoins de se signaler aux forces de l’ordre pour les aider à identifier les agresseurs.
230 faits de violence signalés depuis le début de l’année en Isère
Enfin, le préfet l’assure, la campagne vise aussi à améliorer l’efficacité des actions menées par la police et la gendarmerie. « Les forces de l’ordre [vont] adapter leur présence en fonction des faits, des phénomènes d’incivilité, du sentiment d’insécurité qui vont nous être signalés », explique Laurent Prévost. « Évidemment, cela n’enlève rien au travail de présence des policiers et des gendarmes sur l’espace public », ajoute-t-il. Non sans affirmer que cette présence est « en augmentation très forte ».

Des policiers nationaux et municipaux ont distribué les prospectus à la sortie de la gare de Grenoble et sur la place attenante. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Les femmes se sentent-elles en sécurité dans l’espace public en Isère ? « Le ressenti est par définition compliqué à mesurer, souligne le préfet. On sait qu’à certains moments et à certaines heures, on peut se sentir agressée ou soumise à pression », reconnaît-il toutefois. Et, au-delà du ressenti, la préfecture recense 170 faits de violence enregistrés par la gendarmerie et 60 par la police depuis le 1er janvier au 29 mai 2023.