REPORTAGE – Deux jeunes hommes de 21 et 24 ans, jugés en comparution immédiate ce vendredi 5 mai 2023, ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Grenoble à quatre et six mois de prison ferme1ainsi que du sursis et des peines complémentaires, notamment pour des violences commises sur des policiers lors de la manifestation spontanée ayant suivi le défilé officiel du 1er mai, à Grenoble. Des faits que les deux prévenus, soutenus par 100 à 150 manifestants réunis devant le palais de justice, ont niés jusqu’au bout. Ils purgeront tous deux leur peine sous bracelet électronique.
Leurs visages avaient blêmi en entendant les lourdes réquisitions du parquet. Mais si les prévenus sont restés impassibles, leurs familles ont, elles, poussé un ouf de soulagement à l’énoncé du jugement. Yovan C., 21 ans, et Mathieu C., 24 ans, jugés en comparution immédiate ce vendredi 5 mai pour violences sur des policiers en marge de la manifestation du 1er mai à Grenoble, ont été condamnés par le tribunal correctionnel à quatre mois de prison ferme et six mois avec sursis pour le premier, six mois ferme et huit mois avec sursis pour le second.
Entre 100 et 150 manifestants se sont rassemblés devant le palais de justice tout au long de l’après-midi, vendredi 5 mai 2023, pour soutenir les prévenus jugés en comparution immédiate avec de la prison ferme à la clé. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Toutefois, les deux jeunes hommes, placés en détention provisoire, mercredi 3 mai, à l’issue de leur garde à vue, ne dormiront pas à la maison d’arrêt de Grenoble-Varces ce vendredi soir. Tous deux ont en effet écopé d’une peine aménageable sous forme de détention à domicile, avec bracelet électronique. Une décision accueillie également avec satisfaction par la grosse centaine de manifestants venus les soutenir devant le palais de justice.
Un rassemblement de soutien massif tout au long de l’après-midi
Si leur nombre avait un peu diminué lorsque le jugement a été rendu, peu après 20 heures, après plus de quatre heures d’audience et une heure et demi de délibéré, ces derniers étaient néanmoins présents en masse dès le début d’après-midi – près de 200 au plus fort de la journée. Des militants contraints de rester à l’extérieur de l’édifice, gardé par un cordon de policiers ne laissant rentrer que les personnes convoquées et leurs familles respectives.
La salle des pas perdus était bien vide ce vendredi 5 mai, seules les personnes convoquées et leurs familles étant autorisées à rentrer dans le palais de justice. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Beaucoup exprimaient leur inquiétude de voir les juges du tribunal correctionnel prononcer « une lourde peine pour l’exemple », au terme d’un « procès politique ». Une crainte certainement partagée par les prévenus, visiblement dans leurs petits souliers au moment de pénétrer dans le box. Il faut dire que les deux jeunes hommes sont tout sauf des habitués des lieux.
De la prison malgré des casiers judiciaires vierges et des diplômes d’études supérieures
Avec leur casier judiciaire vierge et leur niveau d’études supérieures, leur profil tranche en effet avec ceux défilant habituellement devant le tribunal. Tous deux ont d’ailleurs expérimenté pour la première fois la garde à vue et l’incarcération dans le quartier des nouveaux arrivants, à la prison de Varces. Un bref séjour carcéral qui a profondément marqué Mathieu C., « écœuré par [ses] conditions de détention, avec l’isolement, la peur, le froid et la faim ».
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5 réflexions sur « Violences sur des policiers le 1er mai à Grenoble : deux jeunes diplômés condamnés à quatre et six mois de prison ferme, sous bracelet électronique »
La jeunesse bourgeoise s’encanaille sous le regard attendri des parents cadres sup « de gauche sauf sur le plan fiscal » .,Mais a un moment il faut assumer les conneries et regarder en face les fonctionnaires de police qu’on caillasse planqués ds la foule .
En démocratie, seules la police et l’armée ont droit à l’usage de la force, encadrée par la loi définie démocratiquement.
Tout autre usage de la force est illégitime en démocratie et la police a non seulement le droit mais aussi le devoir de le faire cesser.
LFI n’a de cesse de saper ces bases fondamentales de la démocratie, jusqu’à l’inversion par la rhétorique des « violences policières » inventée il y a longtemps par l’extrême gauche violente.
on accuse regulierement la police de violence il est temps qu on remette les choses en places ils y a beaucoup de violences chez les manifestants et je pense que le travaille de la police devient tres dificille ils y a des partis qui en rajoute encore et qui les rabaissent sans arret ils y a des policiers violents et aussi des manifestants violents ils faut que les journalistes soient un peu plus integre
Le journaliste n’a en l’occurrence pas pris parti, juste rapporté ce qui s’est dit durant l’audience.
je parlais de certains journalistes pas de tous et ca contribut a genere des conflits