FLASH INFO – Relaxés en première instance, Éric Piolle et les six autres prévenus, jugés pour des soupçons de « favoritisme » dans l’affaire de la Fête des Tuiles, comparaîtront les 19 et 20 juin 2023 devant la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Grenoble. Un procès où la Ville, partie civile, est représentée par Vincent Fristot, adjoint aux Finances. Alain Carignon demande au maire de Grenoble, dans un courrier daté du lundi 1er mai 2023, de faire désigner à sa place un élu du groupe d’opposition municipale de droite.
La constitution de partie civile du groupe d’opposition Société civile, divers droite et centre (SCDDC), dans l’affaire de la Fête des Tuiles, avait été jugée irrecevable par le tribunal correctionnel de Valence, le 25 octobre 2022. Pourtant, son président Alain Carignon espère toujours voir un élu de l’opposition s’asseoir sur le banc des parties civiles, lors du procès en appel. Mais cette fois en tant que représentant de… la Ville de Grenoble.
Éric Piolle et les six autres prévenus, relaxés en première instance par le tribunal correctionnel de Valence, le 25 octobre 2022, seront jugés en appel à Grenoble, les 19 et 20 juin 2023. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Une demande formulée dans un courrier adressé, lundi 1er mai 2023, à Éric Piolle, qui comparaîtra aux côtés des six autres prévenus – anciens agents municipaux et responsables de l’association Fusées – devant la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Grenoble, les 19 et 20 juin 2023. Ceux-ci avaient été jugés à Valence, les 26 et 27 septembre 2022, pour des soupçons de « favoritisme » et « recel de favoritisme ».
« Vincent Fristot appartient à votre camp politique »
La justice leur reprochait en effet l’attribution, sans appel d’offres, de l’organisation des éditions 2015 et 2016 de la Fête des Tuiles à Fusées. Mais tous les sept avaient été relaxés par le tribunal, le 25 octobre 2022. Avant le coup de théâtre survenu deux semaines plus tard, lorsque la municipalité avait annoncé que le parquet général de Grenoble faisait appel de la décision prononcée par la juridiction drômoise.
Vincent Fristot, adjoint aux Finances, a été désigné pour représenter la Ville comme partie civile dans l’affaire de la Fête des Tuiles mais l’opposition pointe un manque présumé d’impartialité. © Agathe Bréchemier – Place Gre’net
« Par décision du 26 septembre 2020, vous avez fait désigner Monsieur Vincent Fristot par le conseil municipal pour représenter la Ville partie civile dans le cadre de cette affaire », indique Alain Carignon, dans son courrier au maire de Grenoble. Or, Vincent Fristot est adjoint aux Finances et donc membre de la majorité municipale, « appartenant au camp politique » d’Éric Piolle, souligne le leader de l’opposition de droite.
« Des interrogations légitimes » sur son « impartialité »
Sa position, estime ainsi ce dernier, « ne peut malheureusement qu’entretenir des interrogations légitimes quant au fait de savoir s’il exerce son rôle de représentant de la Ville partie civile pour défendre les intérêts des Grenoblois, ou pour défendre vos intérêts ». Alain Carignon réitère donc sa « demande de faire désigner un élu du groupe d’opposition municipale pour représenter la Ville partie civile, et ce afin de garantir son impartialité ».
Reste à savoir quel accueil réservera Éric Piolle à la requête de son éternel opposant. On imagine mal en effet l’édile écologiste accéder à une telle demande sans y être contraint. Mais nul doute également qu’Alain Carignon a déjà anticipé une éventuelle fin de non-recevoir.