FOCUS - Dans un avis rendu le mercredi 1er mars 2023, la cour administrative d'appel de Lyon a annulé la radiation du commissaire-enquêteur Gabriel Ullmann, décidée en 2018 par une commission départementale iséroise, et confirmée en 2020 par le tribunal administratif de Lyon. Gabriel Ullmann se voyait reprocher un manque d'objectivité, après avoir rendu des avis défavorables sur les projets Inspira ou Center Parcs.
Alors que le tribunal administratif de Grenoble a récemment annulé la déclaration d'utilité publique (DUP) du projet industriel Inspira, la cour administrative d'appel de Lyon a, pour sa part, statué mercredi 1er mars sur un autre dossier, en marge du premier. En l'occurrence, la radiation, prononcée en décembre 2018, du commissaire-enquêteur Gabriel Ullmann, qui avait émis un avis défavorable sur Inspira, comme par le passé sur le Center Parcs de Roybon.
Le président du Département de l'Isère Jean-Pierre Barbier s'était, en fait, adressé en mai 2018 au tribunal administratif de Grenoble, en charge de nommer les commissaires-enquêteurs, pour demander le retrait de Gabriel Ullmann. Une demande non suivie d'effet. Mais la radiation, procédure rare, était survenue quelques mois plus tard, sur décision d'une commission départementale placée sous l'égide de la préfecture de l'Isère.
Gabriel Ullmann, commissaire-enquêteur trop zélé?
Qu'était-il reproché à Gabriel Ullmann? Une certaine liberté de ton et des prises de position sans équivoque. Le commissaire-enquêteur tenait notamment (et tient d'ailleurs toujours) un blog sur le site Actu-environnement. Or l'ingénieur-biochimiste et docteur en droit s'y exprime sur des questions juridiques, en lien avec l'environnement, parfois avec une certaine sévérité vis-à-vis des institutions politiques.
Mais surtout, Gabriel Ullmann s'est impliqué dans le militantisme écologique. Un terme que conteste Gabriel Ullmann, qui considère que cela relève d'un "engagement personnel et citoyen". Il a notamment occupé un poste d'administrateur de France naturel environnement (FNE) au début des années 2010. Pour Jean-Pierre Barbier, "le comportement de M. Ullmann [...] n'est pas déconnecté de ses fonctions au sein de FNE et de ses prises de position personnelle". C'est du moins ce qu'il écrivait au tribunal administratif de Grenoble.
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